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mardi 8 juin 2010

Mon amour hélas, le temps passe (des biscuits à la pelle)

*

Comme toujours pour ce lieu qui me rappelle des souvenirs assez cauchemardesques, je m'y suis prise à la dernière minute. Billets achetés sur internet, à l'arrache ; et un soir, après le travail, nous nous sommes retrouvés au milieu d'une foule dense, à Carthage, devant le Palais des Doges à Venise, sur une plage à Calais, au milieu d'une tempête de neige... J'ai vu comment on apprenait à devenir un artiste.

Puis, le lendemain, j'étais dans les rues de Kyoto, parmi d'espiègles enfants, de vieilles dames en kimono, ou de jeunes filles lisant sous la neige. On m'offrit un café crème, que je n'ai pas osé refuser et que j'ai siroté devant ces photos qui m'ont replongée dans de merveilleux souvenirs...

Un autre soir, le jardin des Tuileries au soleil couchant. Assis devant la fontaine, alors que nous observions les mouvements des canards et de leurs petits, j'ai expliqué à mon poulet pourquoi je n'étais plus allée me promener dans ce jardin depuis mes dix-huit ans.
La fraîcheur du soir s'installant, nous nous sommes levés pour continuer la balade. Devant les bancs en pierre, je lui ai raconté les pique-niques avec elle, et elle. Un peu plus loin, nous avons retrouvé les Trois Grâces, joliment photographiées par celui dont je vois les clichés tous les jours, sur le bureau de mon voisin de travail.
Puis de petites étincelles flamboyantes sur les vitres du Louvre, le Pont des Arts au crépuscule, et le 27 qui nous ramène à la maison à la nuit tombée. Notre Paris By Night à nous.

Ces derniers temps, il y eut aussi la fête annuelle dans la forêt de Presles. Où le chocolat chaud - qui, avec les churros déments, marqua notre arrivée le matin et notre départ le soir même - est sans doute l'un des meilleurs qui soient. Pour un prix défiant toute concurrence (1 euro le gobelet).

Et puis, je continue à apporter gâteaux et petits biscuits au travail, où j'entame, le vague à l'âme, le dernier mois de mon contrat.


Brünsli de Bâle d'après Loukoum°°° (recette inspirée de celle de Suzanne Roth)



pour 70 biscuits environ

500 g de poudre d'amandes
350 g de cassonade
125 g de chocolat noir râpé
3 c.s. de farine
1 c.c. de cannelle en poudre
2 g de girofle en poudre ou de quatre épices (omis)
4 c.s. de jus de citron
4 blancs d'oeufs

Mélanger les amandes, le sucre, le chocolat, la farine, les épices et le jus de citron.
Battre les blancs en neige pas très ferme, ajouter ensuite en quatre fois le mélange de poudres aux blancs d'oeufs à l'aide d'une maryse. Former une boule de pâte homogène.
Saupoudrer le plan de travail de cassonade, abaisser la pâte sur 1 cm d'épaisseur.
Découper la pâte à l'emporte-pièce ou au couteau, et déposer les biscuits sur une plaque de four recouverte de papier sulfurisé.
Saupoudrer les biscuits de cassonade (comme ça, les deux faces seront recouvertes de cassonade).
Laisser reposer 3 heures.

Préchauffer le four à 230 °C.
Faire cuire les biscuits 5 à 10 minutes (ils doivent rester moelleux à l'intérieur).
Laisser les biscuits refroidir sur la plaque.


******

Shortbreads aux pépites de chocolat de Scally (recette ici)



pour une quarantaine de shortbreads

300 g de farine
100 g de cassonade
200 g de beurre salé mou
4 c.s. de lait
100 g de pépites de chocolat

Verser le sucre et la farine dans un saladier.
Ajouter le beurre coupé en petits dés et l'incorporer du bout des doigts.
Ajouter le lait, les pépites de chocolat, puis malaxer la pâte, juste assez pour former une boule.
Sur une surface farinée ou une feuille en silicone, rouler la pâte en forme de boudin de 3,5 cm de diamètre.
Entourer de film étirable puis mettre au frais pendant au moins une demi-heure (c'est pour vous, les filles ;-)).

Préchauffer le four à 180 °C.
Sortir le boudin de pâte du frigo, couper des tranches de 1 cm d'épaisseur et les déposer sur une plaque de cuisson.
Enfourner pour une dizaine de minutes (15 pour moi), jusqu'à ce que les bords soient légèrement dorés.
Laisser refroidir sur la plaque.




Là, je n'ai plus le temps, mais la prochaine fois, il faudra que je vous raconte le week-end magique que je viens de passer (week-end qui m'a fait rater monsieur E. Guibert, mais bon, cela fut largement compensé par tout ce que vous verrez). Sur ce, portez-vous bien.

* Veuillez m'excuser de vous infliger ce dessin quelque peu... bon disons-le, pourri.

mercredi 24 décembre 2008

Libération



Voilà, c'est fini.
Ces six dernières années, j'ai ramé, j'ai douté.
J'ai lu des centaines de pages de linguistique, en n'y comprenant parfois rien.
J'ai passé des dizaines de nuits blanches.
J'ai eu des migraines, des poussées d'herpès, des crises de larmes.
Je me suis bousillé le dos - à porter mon ordi et mes dossiers -, et les pieds - à parcourir la BN en long en large et en travers.
J'ai souvent disparu dans la nature, laissant mon chef sans nouvelles pendant plusieurs semaines (voire plusieurs mois...).
Je me suis sentie incapable.
Je me suis enfermée dans une prison mentale.
J'ai commencé toutes mes phrases par "Quand j'aurai fini ma thèse..."
J'ai cru que ce calvaire ne prendrait jamais fin...

Et puis, le grand jour est arrivé.

Pour le buffet, j'ai laissé le salé aux personnes compétentes (maman et maman Crevette), et je me suis concentrée sur le sucré : macarons (chocolat, framboise, caramel au beurre salé, cassis), Zimtsterne, lemon meltaways, cheesecake, auxquels se sont ajoutés des boules coco et des dan tat achetés dans le 13ème... Beaucoup sont repartis avec un petit sachet bien garni.




Lemon meltaways (recette adaptée d'ici - je ne lis pas l'italien, j'ai décrypté la recette comme j'ai pu...)



pour une trentaine de biscuits (si mes souvenirs sont bons)

160 g de beurre doux (bien mou)
125 de sucre glace + un peu pour enrober les biscuits
1 c.c. d'extrait de vanille
zeste de 2 citrons (non traités !)
2 c.c. de jus de citron
260 g de farine
20 g de maïzena
1 pincée de sel

Dans un grand saladier, mélanger le beurre, le sucre glace, les zestes et la vanille jusqu'à l'obtention d'une texture crémeuse.
Ajouter le jus de citron et le sel et mélanger.
Verser la farine et la maïzena, mélanger pour amalgamer le tout.
Former deux boudins de 4 cm de diamètre, filmer et mettre au frais pendant 2 heures au moins (sinon, 15 min au congélateur).

Préchauffer le four à 180 °C.
Sortir les boudins et couper des rondelles de 1 cm d'épaisseur.
Poser les palets sur une plaque recouverte de papier sulfurisé.
Enfourner pendant 10 minutes environ.
Une fois les palets cuits et refroidis, les enrober de sucre glace.
Conserver dans une boîte hermétique (une semaine maximum).

******

Mon nouveau four a fait des merveilles. Je vous en reparlerai. Pour le moment, il faut que je trouve ma robe pour ce soir, qui est encore dans un carton...



Excellentes fêtes à tous !

Et merci encore à tous ceux qui sont passés ici, qui ont répondu à mon SOS, laissé un mot d'encouragement. Merci pour les textos, les colis, les pensées positives et tout, et tout...

jeudi 16 octobre 2008

Les sablés fourrés au chocolat pour les nuits studieuses



2h38 du matin. Silence dans l'appartement.

Lui est couché depuis belle lurette.

Moi, je suis assise jambes allongées sur la longueur du canapé, adossée à des coussins qui m'évitent tout contact avec le mur froid. Mon ordinateur est posé sur une BD, sur mes cuisses.
Emmitouflée dans des couvertures, je travaille.

Après deux nuits blanches, lutter contre le sommeil devient de plus en plus difficile. Par moments, les paupières se font lourdes, mais il ne faut surtout pas faiblir : cette nuit blanche doit être la dernière. Je vais dans la salle de bain pour m'asperger un peu d'eau froide sur le visage. Et avant de me réinstaller à mon poste de travail, je me prépare un mug de café avec deux petits morceaux de sucre de canne.

Un peu plus tard dans la nuit, c'est mon estomac qui se met à gargouiller furieusement. J'ai une envie folle de sablés fourrés au chocolat, hélas impossible à assouvir...

Au moment où le jour se lève, je sombre...
Et quand je me réveille trois heures plus tard, il faut encore s'y remettre... J'ai l'impression que ce calvaire ne finira jamais.

12h37, le document, tout juste converti en .pdf, est envoyé.
Cette nuit blanche fut bien la dernière. Je suis épuisée, mais heureuse.

Avec toutes ces histoires, je n'ai même pas vu l'automne s'installer...










Sablés fourrés au chocolat
(inspirés de ceux-là)



pour une bonne vingtaine de sablés

250 g de farine
120 g de sucre blond de canne
60 g de beurre salé
1 oeuf (+ 1 jaune pour badigeonner)
1/2 sachet de levure chimique
2 c.s. de lait (+ 2 c.s. pour badigeonner)
de la pâte à tartiner (ici : du Choco de la marque Rapunzel)

Dans un saladier, mélanger la farine, le sucre et la levure.
Ajouter le beurre coupé en petits dés et sabler du bout des doigts.
Ajouter l'oeuf battu et le lait et mélanger rapidement jusqu'à la formation d'une boule qui se tient.
Filmer et mettre au frais pendant 1h au moins.

Préchauffer le four à 180 °C.
Sortir la pâte et l'étaler très finement avec un peu de farine pour éviter qu'elle ne colle.
Découper des cercles à l'emporte-pièce (5 -6 cm de diamètre).
Sur la moitié des cercles, déposer une bonne c.c. de pâte à tartiner au milieu.
Puis recouvrir avec les cercles restants en appuyant bien sur les bords pour souder.
Les badigeonner avec un mélange de jaune d'oeuf et de lait.
Enfourner quelques minutes, jusqu'à ce que les biscuits soient dorés.



Merci à Claire et Pauline, qui sauront pourquoi :-)

mardi 11 décembre 2007

Nostalgie viennoise et Weihnachtskekse



Tous les ans, c'est la même chose. Au mois de décembre, je me laisse envahir par la nostalgie la plus profonde (à l'opposé de celle de Natalia, météorologiquement parlant) : celle de ma période viennoise. Y repenser me déchire le coeur.

C'est simple, ma vie se découpe en deux parties bien distinctes : avant-Vienne et après-Vienne... sauf qu'aujourd'hui, d'autres divisions essentielles se sont rajoutées : avant-Poulet et après-Poulet ; avant-blog et après-blog (et sans doute d'autres à venir)...
Dans mon calendrier personnel, nous sommes donc en l'an 8 après-V.
Et, toujours dans mon calendrier personnel, le mois de décembre est autrichien.

Je me revois assise à mon bureau, face à la fenêtre, dans la grande pièce qui me tient lieu de chambre et de salon. De part et d'autre de mon bureau, des livres sont alignés sur le sol. Aux murs, j'ai scotché des affiches et des cartes postales, de peur que les murs blancs ne me rendent folle. A l'autre bout de la pièce sont posées deux valises dans lesquelles est rangée la plus grande partie de mes vêtements (car je n'ai aucune armoire), tandis que le reste est entassé pêle-mêle sur le canapé, à côté de journaux en cours de lecture. Je dors sur une chauffeuse dépliée, au niveau du sol. Mon chauffage est une machine à gaz dont la tuyauterie fait un bruit d'enfer, mais je finis par m'y habituer.
Ma cuisine est trop grande pour moi et mon four à gaz brûle toutes mes tentatives de gâteaux.
Mes seuls compagnons sont Yann, Jacques, Barbara... mais je suis bien dans cet appartement, et surtout, vivre à Vienne me ravit, malgré l'immense solitude.

Je rêvasse assise à mon bureau, je regarde la neige tomber en me réchauffant les mains sur un mug de thé aux fruits rouges. Je me dis que j'irais bien chez Diglas, mais comme je n'ai aucune envie de me faire courser par un Krampus dans les rues de Vienne, ce sera pour une autre fois. Et puis, je pense à ces biscuits de Noël apportés par certains profs du lycée et généreusement distribués aux collègues dans la Konferenzzimmer (salle des profs). Je découvre les traditions locales, et celle-ci me plaît tellement que je me promets de la suivre une fois rentrée à Paris (mais c'est encore loin, je n'en suis qu'à mon 3ème mois à Vienne). Pour l'instant, je n'ai que des Lebkuchen du commerce, fourrés à l'abricot et enrobés de chocolat, dont je ne me lasse pas.

Et puis, cette phrase aperçue sur une colonne Morris locale, tellement vraie pour moi :

Man kann einen Menschen aus Wien herausnehmen, aber nicht Wien aus einem Menschen.

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Lebkuchen (au chocolat)
recette tirée de , plus ou moins



pour 60 Lebkuchen environ

310 g de farine de seigle
1 c.c. de bicarbonate de soude
175 g de sucre glace
1 1/2 c.c. d'épices pour Lebkuchen
3 petits oeufs
80 g de miel

Pour l'enrobage :
400 g de chocolat noir
100 g de beurre

Dans un grand saladier, mélanger la farine de seigle, le bicarbonate de soude, le sucre glace et les épices.
Ajouter les oeufs et le miel, mélanger et travailler la pâte jusqu'à obtenir une boule (au besoin, rajouter un peu de farine).
Préchauffer le four à 180 °C.
Sur un plan de travail fariné, abaisser la pâte sur 1/2 cm d'épaisseur, découper des formes à l'emporte-pièce, et les poser sur une (ou des) plaque(s) tapissée(s) de papier sulfurisé, en les espaçant de 2 cm au moins.
Enfourner 10 minutes (maximum) à 180 °C. Les Lebkuchen doivent rester moelleux.

Faire fondre le chocolat avec le beurre.
Avec une fourchette, tremper chaque Lebkuchen dans le chocolat, racler le surplus de chocolat en-dessous et poser sur un plat recouvert de papier sulfurisé.
Laisser sécher plusieurs heures.
(Certains ont été glacés à la manière des Zimtsterne, comme vous pouvez le voir en haut à gauche de la photo)

Les Lebkuchen sont meilleurs au bout de quelques jours.

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Zimtsterne (pas vraiment orthodoxes)
recette provenant d'un livre que je ne retrouve pas, et largement remaniée



pour 50 étoiles environ

200 g de poudre d'amandes
60 g de sucre en poudre
100 g de sucre glace
3 c.c. de cannelle moulue
160 g de farine
2 blancs d'oeufs

Pour le glaçage :
150 g de sucre glace
1 blanc d'oeuf monté en neige
1/2 c.c. d'extrait de vanille liquide

Dans un grand saladier, mélanger la poudre d'amandes, les sucres, la cannelle et la farine.
Ajouter les blancs d'oeufs et mélanger jusqu'à obtenir une boule.
Préchauffer le four à 150 °C.
Sur un plan de travail fariné, abaisser la pâte sur 1 cm d'épaisseur (maximum), découper des étoiles à l'emporte-pièce et les poser sur une plaque recouverte de papier sulfurisé.
Enfourner 10 minutes (maximum) à 150 °C.

Mélanger le blanc d'oeuf monté en neige avec le sucre glace et l'extrait de vanille.
Etaler le glaçage sur les étoiles et laisser sécher.

Normalement, je sais qu'il n'y a pas de farine, et que les ingrédients sont plus proches de ceux des macarons... Il n'en reste pas moins que ces Zimtsterne sont très bons, pas durs du tout, pour peu qu'on ne les surcuise pas et qu'on les conserve dans une boîte bien hermétique.

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Linzer Augen
recette provenant de



pour 60 Linzer Augen environ

300 g de farine
200 g de beurre
100 g de sucre glace
2 jaunes d'oeufs
100 g de poudre d'amandes
zeste d'1 citron
2 sachets de sucre vanillé
une pincée de sel
1 oeuf (pour dorer)

Pour garnir :
confiture de fraise (ou autre)

Verser la farine dans un grand saladier, ajouter le beurre froid coupé en petits morceaux et mélanger du bout des doigts pour obtenir une poudre grossière.
Ajouter le reste des ingrédients et amalgamer le tout pour former une boule.
Envelopper la pâte et la mettre au frais pendant 30 minutes au moins (pendant ce temps, on peut préparer la pâte pour les Vanillekipferl).
Préchauffer le four à 180 °C.
Abaisser la pâte sur un plan de travail fariné, découper des formes à l'emporte-pièce et les poser sur une plaque recouverte de papier sulfurisé. Sur la moitié des biscuits, découper un rond (avec un petit évideur à pommes par exemple).
Dorer les biscuits avec un oeuf battu.
Enfourner 10 minutes à 180 °C. Les biscuits doivent dorer légèrement.
Une fois cuits, garnir les biscuits avec un peu de confiture de fraise. Eventuellement, saupoudrer de sucre glace.

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Vanillekipferl
recette tirée de , aussi


280 g de farine
100 g de poudre d'amandes
200 g de beurre
60 g de sucre glace
1 sachet de sucre vanillé
1 oeuf

Pour enrober :
sucre vanillé
sucre glace

Dans un grand saladier, mélanger la farine avec la poudre d'amandes et le sucre vanillé.
Ajouter le beurre froid coupé en petits morceaux et mélanger du bout des doigts pour obtenir une poudre grossière.
Ajouter le sucre glace et l'oeuf et amalgamer le tout en une boule.
Envelopper la pâte de film transparent et mettre au frais 30 minutes environ.
Préchauffer le four à 200 °C.
Prélever des bouts de pâte, former des petits boudins de la taille d'un doigt, les modeler en forme de croissants (parce que "Kipferl" veut dire "croissant", donc aucune raison de les faire en carrés ou en losanges. Sinon, autant appeler "étoiles" des biscuits ronds, ou inversement...) et les poser sur une plaque recouverte de papier sulfurisé.
Enfourner 10 minutes à 200 °C.
A la sortie du four, passer chaque croissant dans un mélange de sucre glace et de sucre vanillé.




Cette année, j'ai fait les recettes dans cet ordre, qui me paraît optimal. Les premières fois, il me fallait quasiment 2 jours entiers pour tout faire. Aujourd'hui, en suivant cet ordre, 24 heures "suffisent".
Pour les conserver, je les stocke dans des boîtes en fer blanc, avec une lamelle de pomme pour les Lebkuchen et les Zimtsterne (ça permet de les garder moelleux, d'après le Fini's Feinstes). Mais de toute façon, ils sont distribués tellement vite que je n'ai pas vraiment à me préoccuper de leur conservation...

jeudi 7 juin 2007

Divagations de surveillance d'examen et petits sablés aux tomates séchées




En ce moment, la saison des examens (et des concours) bat son plein (certaines ont dû s'en apercevoir). Comme tous les ans depuis que j'ai commencé ma thèse et que je donne des cours à la fac, je suis de surveillance en amphi. Ce qui est loin d'être une partie de plaisir...
C'est dans ce contexte que j'ai revu, la semaine dernière, des étudiants que j'avais eus en début d'année. Après un 2nd semestre sans cours, je me suis rendue compte qu'ils m'avaient manqué. J'en ai presque eu un pincement au coeur en les revoyant, sachant qu'ils sont mes derniers étudiants et que dans trois mois, ce sera fini, je serai arrivée au terme de mon ultime contrat.
En faisant le tour de l'amphi, dix fois, vingt fois, pendant l'épreuve, j'ai eu tout le loisir de les observer, de surveiller plus attentivement celles (eh oui, la majorité sont des filles) dont je connaissais la propension à discuter (tricher ?) pendant les partiels, et ce tout en laissant mon esprit divaguer...

Moi enseignante, ce n'était pas gagné. Je revois encore les mines incrédules de mes étudiants, quand je faisais mon entrée dans la salle de cours et que je m'installais au bureau du prof, lors de la toute première séance. Ils devaient sans doute croire à une (mauvaise) plaisanterie, je me souviens, ça chuchotait de tous les côtés. Et encore, s'il n'y avait eu qu'eux... Chaque fois que je me rendais à un secrétariat pour demander une brochure pédagogique, un papier ou un renseignement sur un cours, on me demandait immanquablement en quelle année j'étais inscrite, ce à quoi je répondais que c'était moi l'enseignante... S'ensuivaient alors des excuses de la secrétaire qui, voyant mon allure juvénile, n'y croyait pas beaucoup plus que les étudiants...

Bref, j'ai vite compris qu'il valait mieux bannir les t-shirts Björk roses ou les hauts de survêt Adidas vintage vert flashy si je ne voulais pas anéantir totalement ma crédibilité face à des étudiants à peine plus jeunes que moi. J'ai donc opté, à la place, pour des tenues plus "sérieuses", voire plus ringues pour mieux coller au look "prof de fac" (je vous jure, qu'est-ce qu'il faut pas faire parfois...).
Malgré tout, certain(e)s étudiant(e)s prenaient un malin plaisir à me tester, en me posant des questions scabreuses (pour voir si j'avais réponse à tout) ou bien en contestant mon système de notation (forcément injuste). Une fois, une étudiante qui bavardait trop et à qui j'avais demandé de prendre la porte, m'a tenu tête.
Des choses qu'ils ne se seraient pas permises avec un "vrai" prof...

A l'heure où tout cela s'achève, une foule d'images me sont revenues à l'esprit. J'ai revu ces matins embrumés où il fallait partir travailler alors que les rues étaient encore désertes, la foule pressée sur les quais de la gare, les visages ensommeillés dans le train de 8h08. Je me suis souvenue de la boule dans le ventre avant chaque cours, de mes gesticulations au tableau, de mes va-et-vient, de mon corps en sueur et de mes joues en feu à la fin de chaque séance (une fois, je suis allée faire cours en col roulé : j'ai vite compris ma douleur...). Je me suis souvenue de ces heures passées à préparer les cours, à la maison et à la bibliothèque, et de ces nuits passées à corriger ces satanées copies. Je me suis souvenue des sourires de certains étudiants lorsque nous nous croisions dans les couloirs, et des mots échangés parfois avec eux...

Et puis, au milieu de ces divagations, j'ai eu faim, car c'était l'heure du goûter... Mais c'était une envie de salé. C'est ainsi que j'ai eu l'idée de petits sablés salés, avec des morceaux de tomates séchées dedans. Pour la base, que je voulais sans beurre, j'ai pensé aux sablés de Clea, et le reste fut improvisé dans ma cuisine à une heure bien avancée de la nuit...

Petits sablés aux tomates séchées
pour une vingtaine de sablés

100 g de farine T65
50 g de semoule de blé fine
50 g de poudre d'amandes
20 moitiés de tomates cerises séchées (la recette ici)
1 c.c. d'origan (on peut en mettre plus)
1 c.c. de sel fin
1 oeuf
50 g d'huile d'olive (étant donné que les tomates sont assez grasses, on peut en mettre un peu moins)

Egoutter et hacher finement les tomates séchées.
Mélanger farine, semoule, poudre d'amandes, origan, tomates, origan et sel.
Ajouter l'oeuf et l'huile, mélanger et former une boule.
Filmer et mettre au frigo pendant 1 h.
Préchauffer le four à 180 °C.
Etaler la pâte, découper des formes à l'emporte-pièce, les déposer sur une plaque couverte de papier sulfurisé. (comme le dit Clea, la pâte est très friable, mais c'est normal)
Enfourner pendant 12-14 minutes.
Laisser refroidir sur la plaque.

******

En bonus : un extrait de roman.

Le contexte est le suivant : Simon, le personnage principal, qui est un thésard assurant des cours à la fac, vient d'assister au décès d'un professeur sur le campus. Il se rend dans le bureau du président de l'université, où se trouve un commissaire de police chargé de l'enquête. Voici la conversation qui s'ensuit :

"- Vous êtes professeur ici ? demanda le commissaire en levant les yeux pour examiner le nouvel arrivant par-dessus ses lunettes.
- Ater, pour faire simple.

- Désolé, dit le commissaire d'une voix compatissante. Ce genre de mission auprès des proches est éprouvant, c'est vrai.
- Pardon ? dit Simon.

- Vous me dites que vous êtes à terre, mais je peux vous assurer qu'il n'y a pas que vous à accuser le coup lorsqu'il faut faire des condoléances.
- M. Saltiel est en fait demi-ater en littérature comparée dans notre université, dit le président qui tenait à être précis mais dont la remarque semblait plutôt plonger le commissaire dans une perplexité croissante.

- Demi à terre ? Là, je vous avoue que...

- A-T-E-R, épela Goulletqueur [le président], assistant temporaire d'enseignement et de recherche.

- Ah, dit le commissaire.

- Pas encore maître de conférence, compléta charitablement Simon.
- Je vois, dit le commissaire, mais on sentait qu'il parlait un peu au hasard.

- C'est assez compliqué quand on n'est pas familier avec l'enseignement supérieur, plaidait Goulletqueur. Tout le monde croit qu'il n'y a que des professeurs dans les universités. Mais non. Chaque titre, chaque nuance a sa raison d'être."


(Pierre Christin, 2006, Petits crimes contre les humanités, Editions Métailié, Paris)