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lundi 1 octobre 2007

Des bas... et des hauts ! Un peu de légèreté après tant de cafard et de kouign amanns



Je connais une loi physique que l'on pourrait formuler de la façon suivante : on ne peut pas broyer du noir indéfiniment. Tout comme les lois de la pesanteur ou le principe d'Archimède, cette loi est infaillible (et elle est de moi). Alors forcément, vous finissez par remonter la pente, tôt ou tard.

Un jour, alors que vous tournez en rond depuis des mois à la BNF, attendant le fameux "déclic-qui-débloque-tout" comme on attend le messie, vous tombez sur une vague connaissance que vous envisagez au départ de fuir, comme tous vos condisciples, parce que vous avez tout simplement honte d'être aussi nulle, avec qui vous engagez la conversation. Et vous découvrez que vous n'êtes plus toute seule, mais qu'il y a au moins 2 thésardes désespérées sur cette terre. Vous aurez beau avoir entendu beaucoup de paroles censées vous réconforter, seule une congénère (en difficulté, comme vous) saura trouver les mots justes (ceux qui provoquent le fameux déclic ), et entendre (sans s'offusquer) les choses les plus inavouables sur la condition de thésard.
Si, en plus, vous partagez avec elle une même gourmandise obsessionnelle, une même passion pour le Kaiserschmarrn et les pâtisseries autrichiennes, un même intérêt pour la langue allemande (surtout quand elle est, à l'oral, teintée d'un accent autrichien), une même préférence pour les mots Marille ou Paradeiser (versions autrichiennes respectives de Aprikose et Tomate), si vous trouvez qu'il n'y a rien d'anormal au fait d'apprendre le hongrois, le basque ou l'inuktitut juste pour le plaisir, il y a de fortes chances pour que vous vous entendiez bien. Et comme elle vous présente une copine qui est aussi dans la même situation, vous vous retrouvez à trois, tous les jours, au rez-de-jardin, pour vous serrer les coudes, vous remonter le moral à tour de rôle, partager vos soucis et vos paniers repas (merci K. de m'avoir sauvée de la famine, ce jour où j'avais apporté si peu à déjeuner).

Parallèlement à tout cela, une chanson se glisse insidieusement dans votre tête, sans vous demander votre avis. Vous vous retrouvez alors à fredonner mentalement ceci, une semaine durant :

Even when the darkest clouds are in the sky
You mustn't sigh and you mustn't cry
Spread a little happiness as you go by
Please try

What's the use of worrying and feeling blue
When days are long keep on smiling through
Spread a little happiness till dreams come true...

Enfin, vous repensez à cette scène de Waitress, qui vous a tant émue, et qui est sans doute le plus beau moment du film. Un moment de répit. Une parenthèse de bonheur, hors du monde et hors du temps.

Pour exprimer cette légèreté retrouvée, un gâteau tout doux, tout moelleux... et sans beurre (c'est la moindre des choses après une telle avalanche de kouign amanns).

Carrés moelleux au citron (recette très légèrement modifée du gâteau léger au citron de Ôdélices, et aperçue ici)



4 oeufs
110-120 g de sucre
10 cl de crème de soja (type Biosoy)
120 g de farine
1 sachet de levure chimique
2 citrons jaunes non traités

Préchauffer le four à 180 °C.
Séparer les blancs des jaunes d'oeufs.
Dans un saladier, fouetter les jaunes d'oeufs avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse.
Ajouter la crème de soja, la farine et la levure, mélanger.
Ajouter le zeste d'un et le jus des deux citrons (le zeste est facultatif).
Monter les blancs en neige avec une pincée de sel et les incorporer délicatement au mélange précédent.
Verser la pâte dans un moule carré ou rectangulaire (environ 20 x 20 cm), beurré et fariné.
Enfourner pendant 20 minutes à 180 °C.
Laisser refroidir avant de saupoudrer de sucre glace et de découper en carrés.

******

Merci à tous ceux qui, par des mots, regards, ou gestes de réconfort, m'ont aidée à remonter la pente.

(Aux culino-bloggeurs : je me fais de plus en plus rare sur vos blogs, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur... c'est pour la bonne cause.)

mardi 17 juillet 2007

Comment (ne pas) rater sa vie




Vous avez toujours été très bonne à l'école, et même souvent première de la classe.
Vous avez passé un bac scientifique pour pouvoir "faire ingénieur", ou avocat, ou architecte, ou diplomate, conformément aux voeux les plus chers de vos parents.
On a toujours dit de vous que vous réussiriez dans la vie.
Mais, manque de pot, vous ne voulez pas devenir ingénieur (de toute façon, vous avez horreur des maths). Et vous ne voulez pas non plus être avocat, ou architecte, ou diplomate.
Vous préférez vous lancer dans des études qui vous plaisent et dans lesquelles vous vous épanouissez.

Vous avez trente ans bien sonnés. Et on attend toujours que vous réussissiez dans la vie.
Seulement, vous n'avez pas encore achevé vos études (qui, en passant, ont été une erreur). Donc, à trente ans, vous n'avez toujours pas de métier. Vous êtes en train de tout rater.
On vous considère souvent comme une enfant, puisque vous n'êtes pas dans la "vraie vie", celle des gens qui ont un "vrai" travail, et des "vrais" soucis (le boulot, les traites à payer, la voiture, les enfants, etc). Inutile de vous demander votre avis sur quoi que ce soit puisque votre parole compte pour du beurre (pour les raisons sus-citées).
La preuve ultime que vous n'êtes pas une adulte : vous ne savez même pas conduire.

Vous avez trente ans, et vous n'êtes bonne à rien. Sauf à réussir les macarons une fois sur deux, et à raconter vos élucubrations sur un blog de cuisine, qui n'est même pas un blog de qualité.

******

Cette fois-ci, je n'ai vraiment plus le choix : je vais devoir me faire plus rare sur ce blog (et sur les autres aussi) pour me consacrer entièrement au travail, si je ne veux pas rater complètement ma thèse, et ma vie. Autrement, je serais obligée de m'ouvrir les veines, ce qui serait embêtant, car j'ai encore des tas de recettes à tester, et puis j'aimerais que ce blog vive encore longtemps (sans moi, ce serait difficile, avouons-le).

Donc, je délaisse un peu mon blog, mais comme dit l'autre :
I'll be back.

En attendant, je vous laisse sur le plus réconfortant des gâteaux : le moelleux au chocolat, d'après une recette de maman Crevette.

Moelleux au chocolat



200 g de chocolat noir
130 g de sucre blond de canne
130 g de beurre
100 g de farine
5 oeufs
1 sachet de levure chimique

Faire fondre le chocolat et le beurre.
Ajouter le sucre, mélanger.
Incorporer les jaunes d'oeufs un à un, puis petit à petit la farine et la levure.
Battre les blancs en neige (avec une pincée de sel) et les incorporer délicatement au mélange.
Verser dans un moule (beurré et fariné, si ce n'est pas un moule en silicone).
Enfourner environ 35 minutes à 160 °C.

Ce gâteau est meilleur le lendemain, le surlendemain... bref, il se bonifie au fil des jours (le dessus s'humidifie légèrement) - mais ça ne vous empêche pas de le manger le jour même, si vous êtes vraiment trop désespéré.