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lundi 14 décembre 2009

Avant le départ, des biscuits, des livres et une soupe



Léon Tolstoï avait une recette pour le bonheur, je l'ai découverte dans un cahier que j'ai reçu par la Poste samedi matin. Une recette d'une simplicité déconcertante, vraiment. Mais ce n'est pas la chose la plus intéressante dans ce que j'ai reçu, même si le cahier est super joli. Dans le colis, il y avait encore mieux : des bredele confectionnés par une fée alsacienne (enfin, j'ai quand même failli m'empoisonner avec un spritz à la noix de coco - la noix de coco est une preuve irréfutable de la non-existence de Dieu - mais tout le reste était délicieux, surtout les brünsli et les macarons ronds).
D'ailleurs, j'avais moi-même les mains dans la farine au moment où le facteur a sonné à la porte car j'étais en plein atelier Weihnachtskekse. Etant un peu psychorigide sur les bords, je fais INVARIABLEMENT les mêmes biscuits depuis presque dix ans. Sauf cette année : j'ai eu envie de fourrer mes Lebkuchen de confiture d'abricot, pour me rapprocher des réconfortants Lebkuchen que j'avais l'habitude de boulotter dans ma solitude viennoise.





J'ignore pourquoi je persiste à préparer ces biscuits et à les offrir, car non seulement les Lebkuchen fourrés sont ATROCEMENT longs à faire, mais en plus, le temps de les distribuer, les Linzer Augen sont déjà ramollis par la confiture, le glaçage chocolaté des Lebkuchen menace de fondre...
Dix heures de labeur acharné pour obtenir ça. Bouhouhouh...
Que les destinataires me pardonnent.

Enfin, passons maintenant à des choses plus réjouissantes, à savoir la petite sélection de livres que je vous avais promise la dernière fois. Il ne s'agit pas de livres de cuisine, mais bon... il n'y a pas que la cuisine dans la vie.




Je commence avec le catalogue de la rétrospective Michael Kenna, dont j'ai déjà parlé ici.



Ce livre est idéal pour prolonger le plaisir de l'exposition à la BnF, ou pour ceux qui ne peuvent s'y rendre. Si la peinture pâtit énormément de la reproduction sur catalogue, ce n'est pas le cas de la photographie. Autant en profiter, confortablement installé sur son canapé, avec un bon thé fumant et des bredele, par exemple.




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Quand une gourmande notoire (Sonia Ezgulian) rencontre une adepte de polaroids (Caroline Briel), ça donne un délicieux carnet de gourmandises. Ce livre est arrivé dans ma boîte aux lettres un jour d'octobre alors que je n'en soupçonnais même pas l'existence (il fut choisi avec soin par une amie qui commence à bien me connaître). Depuis, je le feuillette en rêvant de trouver à nouveau des recharges de polaroid et de pouvoir voir ce que Sonia Ezgulian griffonne dans ses innombrables petits carnets.



Un grand merci à P.


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Un livre délicat et précieux concocté en duo, lui aussi. Un voyage au Japon à travers photos, dessins et haikus. Les clichés argentiques de Magali Lambert et les dessins de Laure Chapalain s'entremêlent à merveille. Le bol de nouilles fumant avec ses volutes imaginaires laisse rêveur, tout comme les paysages peuplés de créatures irréelles. C'est poétique. C'est beau.





Merci, Caroline, de m'avoir fait découvrir ce livre sublime.


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Pour ceux qui ont toujours rêvé de voir ce que contiennent les carnets des dessinateurs, et qui ont un faible pour les croquis et les brouillons, ce livre est passionnant. On peut y voir des pages de carnets de designers, apparemment connus (puisque désignés comme "most influential") mais pas de moi en tout cas (certes, je ne suis pas une référence en la matière). Le processus de création est montré à travers les esquisses, les brouillons, qui traduisent les tâtonnements et les réflexions de l'artiste. Une lecture extrêmement stimulante.





Après l'avoir pris, feuilleté, reposé, repris, re-feuilleté, re-reposé, et ce un certain nombre de fois, je n'ai pu me résoudre à quitter la librairie sans ce livre.


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Pour finir, il y a bien un livre de cuisine dont j'ai envie de vous parler ici, mais attention : ce n'est pas un livre glamour comme celui-ci, ou celui-là.



Ce livre, je l'ai découvert sur les étagères de ma petite librairie de quartier. Une sorte de Légumes pour les nuls.
Depuis que je commande des paniers de légumes hebdomadaires (pas bio mais provenant de producteurs locaux), je me retrouve souvent avec des légumes que je n'aurais jamais achetés spontanément, genre des panais, des betteraves, des radis noirs, des navets ou des boules puantes nommées red meat, dont je ne sais que faire. Comme je suis nulle en légumes et que je suis loin de posséder toute la collection des livres de l'Epure, je vais souvent puiser un peu d'inspiration dans ce livre qui est très bien fait malgré l'absence de photo.



C'est là que j'ai trouvé l'idée du gaspacho (ou plutôt velouté froid) pour les trois petites betteraves crapaudines que je voulais, au départ, manger à la manière de Natalia : mixées avec un peu d'eau, de l'ail haché, du vinaigre de Xérès, de l'huile d'olive, elles firent une soupe exquise.



Sur ce, je vous laisse. J'ai encore des cartes à écrire, des colis à expédier, des documents (de travail) à imprimer, des gens à voir, des coups de fil à passer, des vêtements d'été à repasser et une valise à faire avant de m'envoler demain pour une destination chaude et, je l'espère, ensoleillée.
Je me rends compte que je ne peux pas décemment partir sans vous livrer la recette du bonheur de Tolstoï. Attention à la foudroyance de la révélation :
"Si vous voulez être heureux, soyez-le !"

That's all Folks! (Je reviens pour Noël ; d'ici là, prenez soin de vous !)

lundi 24 août 2009

Fin du voyage : la frayeur de ma vie, des sushi (encore !) et des livres



Voilà, le voyage touche à sa fin.

Le dernier matin à Kyoto, nous décidons de retourner au bord de la rivière Kamo, après un ravitaillement au combini pour un petit déjeuner bis :-)



Mais voilà, en arrivant, nous découvrons une autre atmosphère que celle que nous avons connue jusque-là : des corbeaux et des rapaces rôdent dans le ciel. Je ne suis pas très rassurée.
Après une longue hésitation, nous finissons par nous asseoir sur la berge, mais je n'ose pas ouvrir le sachet contenant ma brioche aux azuki, de peur d'attirer les rapaces. Je la pose sur mon sac, juste devant moi, que j'oublie de fermer.

A peine quelques minutes plus tard, alors que j'ai la tête ailleurs, un rapace plonge sur mon sac et tente d'attraper ma brioche. A quelques centimètres de moi. Je pousse un HURLEMENT. Nous décampons aussitôt.
Purée, on se croirait dans un film d'Hitchcock.

Ma brioche sera dévorée plus tard, quelques arrêts de bus plus loin.



Je comprends pourquoi on a voulu me la piquer.

Et puis, les choses s'enchaînent très vite.

Nous reprenons le Shinkansen pour la dernière fois, direction Nagoya.



Le soir même, monsieur N. nous emmène au kaitenzushi (sans savoir que nous avons déjà expérimenté la chose à Kyoto). C'est un peu l'usine, mais il nous explique que ce type de restaurant est très très populaire, vu le prix de l'assiette (100 yen, c'est-à-dire 80 cts d'euros pour deux sushi). Les gens s'y bousculent. Beaucoup sont même prêts à faire la queue pendant des heures pour obtenir une table.
L'ambiance est chaleureuse, les assiettes vides s'empilent allègrement sur la table, le thé vert (gratuit) coule à flots. Nous passons une excellente soirée avec la famille N.







Le lendemain, ultime repas au Japon, dans un restaurant spécialisé dans le tonkatsu et autres choses panées, dont les Japonais sont très friands. On nous sert un plateau très généreusement garni : une soupe miso, un bloc de tofu froid (exquis), des pickles, riz et chou à volonté. Décadent mais délicieux.



Rassasiés, repus, nous prenons la route pour l'aéroport. C'est là que le voyage se termine.

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Voilà. Je n'ai pas tout raconté, mais il est temps que je referme la parenthèse nippone. J'espère que vous n'avez pas trouvé ça trop long. En tout cas, en rédigeant ces billets, j'ai eu comme l'impression de revivre le voyage, et ça, c'était cool.

Depuis mon retour, je prolonge le voyage avec quelques lectures :



Tokyo Sanpo de Florent Chavouet
Un livre qu'on ne présente plus. Les dessins au crayon de couleur de Florent Chavouet sont d'une drôlerie... et d'une précision démente. J'ai adoré feuilleter ce livre avant de partir au Japon, mais je dois dire qu'après le voyage, c'est encore meilleur ! Au fait, l'ami Florent a un site : c'est par ici.




Japonais d'Emmanuel Guibert
Un magnifique (et épais !) recueil de dessins, peintures, collages, griffonnages d'un artiste en résidence au Japon pendant plusieurs mois. Fascinant.




Sumimasen d'Isabelle Boinot
Un SUBLIME carnet de voyage plein de fantaisie, fait de dessins, de collages, dont on peut admirer quelques pages ici. On aimerait tant pouvoir faire pareil...




Le gourmet solitaire de Jirô Taniguchi et Masayuki Kusumi
Les pérégrinations gastronomiques d'un homme solitaire, qui ne pense qu'à manger, un personnage auquel je peux tout à fait m'identifier :-)




La course au mouton sauvage de Haruki Murakami
Un univers étrange et déroutant que je découvre en ce moment. Il est trop tôt pour que je puisse en dire quoi que ce soit...

Sinon, j'aimerais bien mettre la main sur ce livre aussi (il faudrait que je daigne me déplacer jusqu'à la Cocotte...).



Pour vous dire la vérité, la saga japonaise n'est pas complètement finie. Il y a encore un petit bonus :-)
A suivre...

mardi 22 mai 2007

Comment je suis passée de "Placid et Muzo" à Henri Calet




En apparence, personne ne m'a demandé de répondre à ce questionnaire.
Mais comme je me sens un peu lectrice de gauche (certes de la "gauche en plastique" selon mon poulet, mais de gauche quand même...), et que je figurais au départ sur la liste d'une fille qui n'a finalement pas osé me demander parce que j'avais écrit ça, l'envie me titille quand même... Car j'entretiens un rapport passionnel avec les livres... Je suis autant fascinée par les histoires qu'ils recèlent que par l'objet en soi. Par extension, tout ce qui est lié à l'écriture, à l'élaboration des livres m'attire également : les cahiers et les carnets, les (antiques) machines à écrire (et leurs tac tac tac), les stylos et les crayons...




Les quatre livres de mon enfance

Tout comme Grand Chef, je n'ai pas grandi dans un environnement très stimulant du point de vue littéraire. Il n'y avait pas de livres à la maison. C'est donc à la bibliothèque municipale et chez le marchand de journaux que j'ai fait mes premières découvertes.


Sept histoires de souris, d'Arnold Lobel
C'est un papa souris qui met ses petits au lit et qui leur raconte à chacun une histoire pour qu'ils s'endorment. En réalité, j'étais surtout fascinée par les illustrations d'Arnold Lobel (je retiens surtout l'image d'une petite souris qui va rendre visite à sa grand-mère et qui chausse à un moment donné des patins à roulettes), qui est également l'auteur de Porculus et du Magicien des couleurs (entre autres).
Le jour où j'ai retrouvé ce livre à la Fnac, il y a quelques années (par hasard, puisque je n'avais pas les références), j'étais hystérique ! C'était comme retrouver un bout de mon enfance...
Jean de la Lune et Les trois brigands, de Tomi Ungerer
Je triche, mais les deux sont indissociables pour moi. J'aimais beaucoup l'univers visuel de ses livres. Et j'aime toujours, puisque je me les suis achetés il n'y a pas si longtemps.
Placid et Muzo (poche)
Nous l'achetions chez le marchand de journaux en même temps que Pif poche (couverture rouge), mais j'ai toujours préféré Placid et Muzo (couverture bleue). Sans doute parce que le personnage de Placid, qui ne pensait qu'à manger, m'amusait beaucoup.
Mais comme je l'ai dit à Grand Chef, j'ai également beaucoup lu les Mickey Parade, Picsou Magazine, Mickey Poche, et autres Picsou Géant.
J'aime lire
La toute première revue à laquelle j'ai été abonnée.
Je me souviens de l'excitation avec laquelle je guettais l'arrivée du facteur une fois par mois...
Je me suis délectée pendant plusieurs années de ces histoires, ainsi que des Tom-Tom et Nana qui clôturaient le numéro, et que je relisais en attendant le volume suivant...




Les quatre écrivains que je lirai et relirai encore et toujours

Henri Calet

Pour la sensibilité et la beauté du style, pour l'ironie et l'apparente futilité, pour l'élégance des titres (Le croquant indiscret, La belle lurette, L'Italie à la paresseuse, Les grandes largeurs, Le tout sur le tout...). Parce que j'aurais aimé avoir sa plume.
Par le plus grand des hasards, j'habite dans un quartier qu'il connaissait bien, puisqu'il y a habité aussi. Quand je flâne, j'aime à penser qu'il arpentait les mêmes rues quelque soixante ans plus tôt. Quand je passe devant le Rendez-vous des camionneurs (qui vient de changer d'enseigne) dans la rue des Plantes, je me demande toujours si c'est bien le Rendez-vous qu'il évoque dans ses écrits...

Ingeborg Bachmann

Une Autrichienne, amie de Paul Celan, dont je connais surtout l'oeuvre poétique. Une oeuvre mélancolique et désespérée, mais si belle. Ses mots ont le don d'apaiser mes tourments.

Arto Paasilinna

Pour La cavale du géomètre, La forêt des renards pendus, Prisonniers du Paradis, Le lièvre de Vatanen...
Pour ses histoires abracadabrantesques et ses personnages souvent imbibés d'alcool.
Je l'ai découvert en 2001, et j'ai tellement aimé ses livres que je suis partie en Finlande pour un mois la même année pour commencer à apprendre le finnois, dans le but de pouvoir lire (certes dans un avenir lointain...) tous ses autres livres non traduits. Cela n'a pas duré longtemps, mais je n'exclus pas de reprendre un jour mes cours de finnois là où je les ai laissés.

Paul Eluard

Pour sa Capitale de la douleur, notamment, qui a les mêmes vertus apaisantes et réconfortantes que les poèmes de Bachmann. Mais je pense aussi à Grain d'aile, un beau conte pour enfants qui a marqué mon enfance.


Les quatre auteurs que je n'achèterai ou n'emprunterai plus

Marguerite Duras

Plus jamais. Mon meilleur ami au lycée, fanatique de Duras, a réussi à me faire lire 11 de ses livres. Jusqu'à l'overdose. Depuis, je fais un rejet total. Deux exceptions tout de même : Emily L. et L'homme atlantique, magnifiquement écrits.
Amélie Nothomb
Sur les conseils d'une copine, j'avais lu Hygiène de l'assassin et Mercure. Je ne supporte pas son style, très "regarde comme j'écris bien".
Henri Troyat
Trop nunuche et (pire que tout) mal écrit. J'ai lu deux de ses livres (Viou en classe de 6ème, et Aliocha offert par une ancienne copine), et c'est déjà trop.
Honoré de Balzac
J'ai été obligée de lire Le père Goriot pour l'école. Autrement, je n'y arrive pas. Ses descriptions me barbent.


Les quatre bouquins que j'emporterais sur une île déserte

Je triche, parce qu'il m'est absolument impossible de me limiter à quatre livres (sinon, autant mourir tout de suite).
En plus des quatre auteurs dont je ne me lasserai jamais, il y aurait donc :

The Sonnets, de William Shakespeare

aussi, dans les moments d'abattement, c'est la poésie qui vient à mon secours. Et finalement, peu importe à qui ces sonnets étaient réellement adressés...

Le livre de l'intranquillité, de Fernando Pessoa

J'aime le ton de ce livre, qui me correspond bien... Et ce titre, quel titre...

tout Simone de Beauvoir

Des mémoires à la correspondance, en passant par La femme rompue. Tout.

tout Marguerite Yourcenar

J'ai été éblouie par les Mémoires d'Hadrien, lus (pour une partie) dans des circonstances tout à fait singulières : sur le ferry qui me ramenait de Tallinn à Helsinki (où j'avais pris mes quartiers pendant un mois, pour apprendre le finnois, donc), j'avais trouvé un fauteuil bien confortable pour bouquiner, dans ce que je croyais être un coin tranquille. Mais c'était sans compter la horde de beaufs finlandais qui, après une journée de beuverie en Estonie (où tout est moins cher, surtout l'alcool, qu'ils rapportent chez eux par dizaines de litres), étaient passablement éméchés et chantaient à tue-tête des morceaux de tango finlandais (un peu comme dans les films de Kaurismäki)... Car, en fait, je m'étais installée sans le savoir dans la salle de karaoké...

et tout Zola

Je suis loin d'avoir tout lu, mais j'ai un faible pour Au bonheur des dames et L'assommoir, qui sont sans doute mes tout premiers coups de coeur en littérature, au temps du collège.


Les quatre prochains livres que je vais lire

Dans le désordre :
La Divine Comédie, de Dante
Rien que le titre est magnifique. Un soir, en regardant la télé, je suis tombée sur une émission sur Arte qui parlait de La Divine Comédie, et j'ai été captivée, fascinée par la beauté du texte et la richesse de l'interprétation. En plus, j'aime bien le groupe de Neil Hannon, qui porte le même nom. Alors, rien que par curiosité...
The Plot Against America, de Philip Roth
Ou comment on peut réécrire l'histoire.
Le chant des regrets éternels, de Wang Anyi
Là aussi, c'est d'abord un coup de coeur pour le titre.
On Beauty, de Zadie Smith
Parce que j'ai adoré White Teeth. C'est autre chose qu'Amélie Nothomb...
Proust attendra encore un peu...




Les (quatre fois quatre) derniers mots d'un de mes livres préférés

Sans la moindre hésitation, ces mots bouleversants de Henri Calet (les derniers), écrits trois jours avant sa mort :

Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.




Pour finir sur une note un peu plus gaie, et pour accompagner la lecture, je vous propose un muffin avec une tasse de Long Jing, mon thé préféré (ça ne se voit pas, mais c'est du thé vert).
(Requia, tu ne remarques rien ? ;-))



La recette demain, ou après-demain...