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dimanche 10 janvier 2010

La nouvelle vie et les poires qui font du bien



Lundi matin, je suis partie au travail avec dans ma besace : ma trousse (ça fait un peu écolier, mais je préfère écrire avec mes propres stylos), mon dictionnaire hiéroglyphes-français, mon vieux moleskine de linguistique (qui moisissait dans un tiroir) et mes cours d'expressions régulières, mon mug Trzesniewski (inutilisé jusqu'à lors), deux boîtes de thé (sencha et Kusmi), une boîte de chocolate dipped butter shortbreads (super bons !). J'ai même emporté mon iPod, au cas où une isolation sonore s'avérerait nécessaire (pratique autorisée et largement répandue - d'ailleurs, il faut que je me constitue une réserve de musique classique).

Et j'ai découvert ça : le tourbillon humain à Saint-Lazare, le petit creux de 10h le premier jour, les paupières lourdes à 14h tous les jours, la fringale de 15h, les habitudes à prendre, les noms et fonctions des collègues à retenir, la montagne d'informations à assimiler, l'angoisse de mal faire/ne rien comprendre/ne pas être à la hauteur, l'impression d'être insignifiante... Et puis la nostalgie des journées oisives, des vagabondages diurnes, et de tant de choses encore (attention, je ne me plains pas, je suis juste nostalgique...).

Heureusement, l'équipe à laquelle j'appartiens est composée de personnes sensées qui considèrent le goûter comme un moment essentiel de la journée. La pause de 16h est donc un rituel sacré auquel on ne saurait déroger sous aucun prétexte. Vendredi, c'était autour d'une galette des rois délicieuse et d'une théière de thé Kusmi (mes collègues sont amateurs de thé Kusmi, ce qui est plutôt bon signe - il y a certes mieux que Kusmi, mais il y a surtout pire).
M'est avis que je vais pouvoir dégainer mes cookies dans pas longtemps.

Mais quand même, j'aime bien le travail parce qu'il autorise à se faire plaisir comme on veut après, profiter pleinement du week-end (un mot qui n'a plus vraiment de sens quand on est au chômage), s'offrir un beau manteau et de chouettes petites robes, aller déjeuner chez Mamie Gâteaux le samedi (mais tôt, sinon il faut faire la queue, comme dans tous les successful places), bref, faire chauffer sa Carte Bleue avec désinvolture.
En plus, j'ai découvert une merveilleuse boulangerie pas trop loin du bureau (et je ne parle même pas du Lafayette Gourmet).

En cette période hivernale (c'est génial, cette neige et ces températures glaciales, vous ne trouvez pas ? :-)) propice aux choses gratinées/rôties/frites, maman Mango dit qu'il est bon de combattre le "yit hei" 热气 (cantonais) avec des poires chinoises cuites au bain-marie, en plus de ses soupes magiques.

Poires chinoises au sucre de canne (au bain-marie)



pour 2 personnes

2 poires chinoises (ça ressemble à ça)
quelques morceaux de sucre de canne en cristaux (bing tang - photo ici)

Couper le haut de chaque poire horizontalement de façon à obtenir un chapeau.
Evider un peu les poires, remplir la cavité avec un ou plusieurs morceaux de sucre de canne.
Placer les poires debout dans des petits ramequins.
Remettre les chapeaux en place, puis placer les ramequins au bain-marie pendant une demi-heure environ, le temps que les poires cuisent et deviennent tendres.
Déguster chaud, avec une petite cuillère, en prenant soin de garder le sirop à l'intérieur de la poire.

N.B. : Selon une superstition chinoise (cantonaise surtout), une poire ne se partage JAMAIS à deux. A trois ou quatre, oui, mais jamais à deux (parce qu'en cantonais, "partager une poire" est phonétiquement proche de "divorcer").
Je reconnais l'ineptie de la chose, mais j'ai tellement intégré cet interdit maternel depuis toujours que je suis incapable de partager une poire avec quelqu'un, et encore moins avec mon poulet.

(Message personnel : désolée pour ce retard...)

jeudi 31 juillet 2008

Des journées entières dans les arbres (et des myrtilles à gogo)



Depuis plusieurs semaines, je passe mes journées (ainsi que des bouts de nuit - ce qui explique certains mails nocturnes) dans les arbres. Si ce n'était la vague de chaleur actuelle, je ne me rendrais même pas compte que nous sommes en été, en période de vacances. Enfin si, je vois bien que les gens commencent à se dénuder, et qu'un certain nombre d'entre eux sont tout bronzés (alors que je reste blanche - et dodue - comme une boule de mozzarella). D'ailleurs, si on considère que j'ai rapporté des soldes un ensemble pull-gilet et une veste noire bien chaude, et vu les températures actuelles, je suis certainement mûre pour être internée en HP (auquel cas je souhaiterais être soignée par le docteur Patoumi, si possible. Mais je refuse d'être dans la même cellule que la fille à la taupe).
Pour ne rien arranger, je grille mes neurones par paquets de dix mille en dessinant des arbres et des tableaux dix fois trop compliqués, que mon chef arrive à simplifier en cinq minutes chrono (j'ai vu son cerveau en pleine réflexion, c'est impressionnant !). Apparemment, écrire une grammaire, ce n'est pas donné à tout le monde, a fortiori écrire la grammaire d'une langue étrangère... Mais, il y en a - suivez mon regard - qui n'ont peur de rien.
Même pas des douches glacées de la piscine, qui rendent écarlate comme une myrtille après un coup de chaleur.



Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai fait des pancakes ces dernières semaines, toujours selon la même recette. Un jour où j'avais des myrtilles sous la main, j'en ai parsemé sur des pancakes en train de cuire (juste après avoir versé la louche de pâte dans la poêle, et avant de cuire l'autre face).
Avec un voile de sucre glace, ça vous ferait presque pardonner à un poulet d'avoir cassé votre verre préféré, dont il ne reste plus qu'un exemplaire (en vérité, le verre est juste fendu, et je n'ai pas assisté au fendage en question... mais si ce n'est pas moi, ça ne peut être que lui : c'est logique !).

Mais ce que je préfère, c'est encore de les manger nature,



ou bien de les ajouter à mon yaourt du matin, où elles sont en bonne compagnie.



Au fait, j'ai retrouvé l'appétit.
Mais vous avez dû vous en apercevoir.

A suivre : du poulet et du cochon. Ou inversement.

jeudi 17 juillet 2008

Ce qui égaie une fin de thèse (les poêles sont mes amies)























Dernière ligne droite de rédaction de thèse.

Jours studieux et quelque peu tendus, où je reçois des colis qui redonnent le sourire.

En l'absence de four, et une fois les pâtisseries orientales d'un Grand Chef englouties, je me rabats sur les buttermilk pancakes, au moelleux très réconfortant, ainsi que sur une recette envoyée par une fille très attentionnée. En espérant que mon-unique-plaque-de-cuisson-qui-marche ne se suicide pas à son tour.


Gâteau minute à la poêle
(recette tirée d'un livre intitulé Recevoir paresseusement, et légèrement modifiée)



pour 4-6 gourmands

2 oeufs
100 g de farine
60 g de maïzena
1 c.c. de levure
1 verre d'eau
80 + 70 g de sucre
50 g de beurre
environ 350 g de fruits frais (pommes, cerises, poires... ici : 3 pêches jaunes)

Laver, éplucher, couper les fruits en morceaux, et les saupoudrer de 80 g de sucre.
Faire fondre le beurre dans une poêle et y faire cuire les fruits à feu moyen/fort jusqu'à ce qu'ils soient tendres et un peu caramélisés (durée variable selon le fruit choisi : en l'occurrence, c'est très rapide pour les pêches).
Mélanger le reste des ingrédients.
Répartir la pâte sur les fruits et laisser cuire à couvert pendant 10 minutes, à feu doux/moyen (note perso : 3ème cran).
Retourner comme une crêpe, i.e. poser une assiette retournée sur la poêle, et renverser le tout d'un geste vif pour que le gâteau se retrouve dans l'assiette. Ensuite, glisser le gâteau à nouveau dans la poêle et poursuivre la cuisson encore 5 minutes.

Déguster rapidement, chaud ou tiède. C'est là qu'il est le meilleur. Avec ce dessus caramélisé, à la manière d'une tatin, c'est sublime.

J'ai également testé la version aux cerises, certes moins caramélisée, mais néanmoins délicieuse.

lundi 7 juillet 2008

Biensûrquejesuiskap ! Abricots à la Loukoum°°°



Il y a quelques jours, Loukoum°°° m'a demandé si j'étais kap de faire son dessert de zinzin.
Me demander si je suis kap, c'est mal me connaître ;-)
Je suis kap de "faire la prof", alors que j'ai une peur bleue de parler devant un public.
Je suis kap de me lancer dans une thèse, alors que je n'aime pas du tout réfléchir et qu'écrire me fatigue.
Alors, pourquoi ne serais-je pas kap de relever le défi de Loukoum°°°, même si les abricots cuits me dégoûtent un peu (mais j'adore les abricots crus, nature) et que je n'ai aucune appétence pour les pistaches ? De toute façon, je suis même kap de survivre sans four, alors...

Mais pourquoi persisté-je à faire des choses qui ne me plaisent pas ?

Parce qu'emprunter des chemins inhabituels ou contre-nature peut mener à de belles découvertes : en ce qui concerne le métier de prof et la thèse, j'attends toujours..., en revanche, dans le cas du défi de Loukoum°°°, j'ai découvert que les abricots cuits et les pistaches, ça pouvait être sublime, et en l'occurrence, C'EST sublime. J'ai adoré (pour une critique plus détaillée, voir ici, sur les cinq dernières lignes).

C'est à me faire regretter encore plus l'abricotier que nous avions dans le jardin familial, il y a quelques années...


(oui, c'est bien moi, perchée dans l'arbre)

Par rapport à la recette originale, j'ai remplacé le cumbava par du citron vert et il a fallu procéder à quelques petits ajustements dans le mode opératoire :
- j'ai poché les abricots à peine 3-4 minutes dans le sirop, parce qu'au bout de 10 minutes (lors du premier essai), ils n'étaient plus du tout présentables.
- j'ai directement caramélisé les pistaches, sans les faire dorer avant, parce qu'elles devenaient toutes noires sinon. Et donc pas jolies.
Mais je doute que cela change fondamentalement le résultat.

Abricots au sirop acidulé, éclats de pistaches caramélisées et granité alcoolisé



pour 2 personnes

4 abricots

Pour le granité :
35 ml d'eau
1 c.s. de sucre
2 gros abricots bien mûrs
50 ml de gin (ou de vodka)

Pour le sirop :
250 ml d'eau
65 g de sucre
le zeste d'un demi cumbava (ici : du citron vert)
2 cm de gingembre (épluché puis râpé)

Pour les pistaches caramélisées :
1 poignée de pistaches non salées
1 c.s. de sucre


La veille (ou le matin pour le soir même), préparer le granité :

Réaliser un sirop doux en portant à ébullition 35 ml d'eau et 1 c.s. de sucre, afin de dissoudre le sucre dans l'eau.
Mixer 2 abricots (dénoyautés, mais pas épluchés) avec ce sirop, ajouter les 50 ml de gin et mixer à nouveau.
Verser le liquide dans un récipient, laisser refroidir.
Mettre au congélateur pour 6 heures minimum.
Au moment de servir, gratter la surface avec une fourchette afin de former des paillettes.

Le jour même, juste avant de servir :

Mettre dans une casserole les ingrédients pour le sirop : eau, sucre, zeste de cumbava et gingembre râpé, et porter à ébullition.
Mettre dans ce sirop les 8 demi abricots (côté peau au-dessus) et laisser cuire 5 minutes (maximum, pour éviter qu'ils ne se réduisent en bouillie) à feu doux.
Retirer ensuite les abricots, les réserver.
Augmenter le feu et faire réduire jusqu'à obtenir une consistance sirupeuse.

Pendant que le sirop cuit, concasser grossièrement les pistaches, les faire caraméliser dans une poêle avec le sucre. Remuer et faire attention à ce qu'elles ne noircissent pas trop.
Retirer du feu et laisser refroidir.

Le dressage :
Servir 4 demi abricots par personne, les napper de sirop, les saupoudrer de pistaches caramélisées, enfin ajouter 2 c.s. de granité.



Merci Loukoum°°°, je garde précieusement ta recette. Je sens que ce dessert va revenir très souvent à notre table, l'été...



Au fait, je ne suis pas la seule à avoir été défiée : allez donc voir l'oeuvre d'un Grand Chef qui a plus d'un tour dans son sac.

C'est à présent mon tour de demander à ~Marion~ et aux Chéchés s'ils sont kap de faire mon millefeuille de courgette à la mozzarella & caramel de balsamique. Une recette de saison, ne nécessitant pas d'ingrédients compliqués ou exotiques.



Photo pas glamour, mais résultat miam !

jeudi 29 novembre 2007

Histoires de voisinage et pommes farcies au confit de canard



Mes voisins d'immeuble sont des malades mentaux. Vraiment.
Certains ne trouvent rien de mieux à faire que de passer l'aspirateur ou de lancer une lessive (ou les deux) à 8 heures et demie du matin, en semaine comme le week-end, tandis que d'autres (ou seraient-ce les mêmes ?) s'amusent à jeter leurs bouteilles en verre (certainement accumulées depuis des semaines) dans le container de la cour à 8-heures-moins-le-quart-le-samedi-matin-sinon-c'est-pas-drôle.
Non mais c'est n'importe quoi. Les lève-tôt s'imaginent que le monde entier est comme eux...
Et puis quoi encore ???
Il est vraiment temps que la B-Society prenne le pouvoir...

Heureusement, j'ai quand même des voisins de quartier bien. Notamment un marchand de peluches qui a gardé son âme d'enfant et chez qui on déniche de véritables trésors (par exemple une Chipounette géante, ou un chien rayé répondant au doux nom de Tiramisu), et de jeunes Indiens très sympathiques qui tiennent un café dans la rue d'à côté, mais d'après Crevette c'est normal qu'ils soient sympas (il y en a un qui me fait la bise), puisque je les ai soi-disant "achetés" avec mes macarons maison... Toujours est-il qu'il y a deux mois, j'ai goûté dans ledit café, une pomme farcie au confit de canard, accompagnée d'une salade de roquette et de tomates confites, et c'était tout simplement délicieux.

Pommes farcies au confit de canard



pour 2 personnes

un peu de confit de canard
2 pommes (j'ai pris des Braeburn, mais surtout EVITER LES GOLDEN, qui explosent à la cuisson)
un peu de salade (j'ai pris de la mâche)
quelques tomates confites (là, c'étaient des tomates séchées)
poivre

Effilocher la chair du confit.
Laver les pommes, découper un chapeau et évider l'intérieur des pommes à la cuillère en laissant un peu de chair quand même (et en faisant attention de ne pas percer le fond).
Remplir l'intérieur des pommes avec la chair de canard, en débordant un peu, poivrer légèrement et couvrir avec le chapeau.
Déposer les pommes dans un plat allant au four, ajouter 2 c.s. d'eau dans le plat, et enfourner environ 30 minutes à 180 °C.

mardi 20 novembre 2007

Des émotions télévisuelles, des pommes, des noix et de la cannelle



Le petit écran ne réserve pas que de mauvaises surprises, et ne rend pas forcément idiot. Ces dernières semaines, j'ai été émerveillée par la beauté insensée d'Hélène Grimaud ; fascinée par les contorsions du danseur et chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui (que je pourrais écouter pendant des heures parler de danse) ; troublée par les fantasmes avoués d'un Vincent Baguian au physique pourtant peu féminin ; émue par la grâce du chant de Philippe Jaroussky ; atterrée par des discours (en particulier celui d'un certain critique gastronomique) entendus chez F. Taddeï mardi dernier ; amusée par le rire de petit garçon de Sébastien Chabal et par cet usager des transports en commun bloqué par la grève et donc tout dépité de ne pouvoir se rendre à un entretien d'embauche... à la SNCF.

En attendant de pouvoir me déplacer à nouveau normalement et d'aller (re)voir les oeuvres de Helene Schjerfbeck au Palais de Tokyo, je continue d'hiberner. Je cuisine sous les yeux d'une Marilyn quelque peu dénudée, et qui, visiblement, n'est pas aussi frigorifiée que moi...

Gâteau pommes noix cannelle très rustique



280 g de farine blanche (T45)
140 g de farine complète (T150)
220 g de cassonade
1 1/2 à 2 c.c. de cannelle en poudre
15 cl de lait
8 cl d'huile ("4 graines" de la gamme Monoprix Bien vivre)
3 oeufs
1 sachet de levure chimique
3 petites pommes (type Braeburn)
3 poignées de cerneaux de noix grossièrement concassés

Préchauffer le four à 180 °C.
Dans un saladier, mélanger les farines, le sucre, la cannelle et la levure.
Ajouter le lait, l'huile, les oeufs et mélanger.
Incorporer les noix ainsi que les pommes épluchées, coupées en petits morceaux, et farinées. Mélanger délicatement.
Verser dans un moule à manqué (d'au moins 22 cm de diamètre) beurré et fariné (ou en silicone, ou recouvert de papier sulfurisé) et enfourner environ 50 minutes à 180 °C.

lundi 22 octobre 2007

Faux-semblants



S'il est une chose que j'ai apprise avec l'expérience, c'est que les apparences sont souvent trompeuses, et qu'il ne faut donc pas trop s'y fier.

Je me souviens d'une vieille dame, que je voyais parfois à l'arrêt de bus, à une certaine époque. Vieille donc, bossue (limite pliée en deux), foulard sur la tête, canne à la main, et des loupes en guise de lunettes. On n'aurait pas donné cher de sa peau dans la course à la place assise. Sauf que... quand le bus arrivait, elle se transformait en kung-fu master et à l'aide de sa canne, elle dégommait tout le monde sur son passage (y compris moi) pour finalement monter la première dans le bus. Et foncer sur la première place de libre.

Moi-même, quand je voyage à l'étranger, et que des Français se trouvent dans les parages, j'adore me taire (ce qui n'est pas très difficile quand je suis seule) et écouter ce qu'ils se disent entre eux : les impressions sur le pays, les critiques, etc. Evidemment, ils ne se méfient pas de moi à cause de ma tête ;-)

Chez Tang Frères, les gens me demandent souvent conseil... sans se douter que je suis aussi perdue qu'eux au milieu de tous ces produits bizarres et inconnus. Alors, pour ne pas les décevoir, je m'improvise experte ès produits exotiques, mais franchement, il faut être inconscient pour me demander conseil à moi, juste à cause de ma tête...

Ceux qui me connaissent un peu me trouvent timide et gentille. En réalité, je suis un monstre tyrannique qui terrorise son poulet d'amour.

Je ne suis pas celle qu'on croit (la vieille dame bossue et ces macarons non plus, d'ailleurs).



Pour fêter mon anniversaire en famille (en petit comité), je voulais au départ faire des Ispahan. Mais la quête du sirop de rose s'est avérée compliquée, et puis je n'étais pas sûre de vouloir manger de la rose... J'ai donc finalement associé un parfum que j'adore (et qui me rappelle la fameuse confiture Carla) avec l'esthétique à tomber de l'Ispahan...

Normalement, je suis incapable d'avaler un macaron au chocolat de cette taille (7 cm de diamètre), car c'est un peu écoeurant. Là, avec la framboise, ça glisse tout seul... J'en aurais mangé un deuxième sans problème tellement c'est léger. D'ailleurs, la petite Nini a englouti le sien en un rien de temps.

Le genre de pâtisserie capable de convertir un bec salé...

Le bonus, c'est que je vais finalement pouvoir me passer de confiture Carla (car cette ganache la remplace très bien), et donc économiser encore un peu (vraiment, je suis épatée par mes nouvelles compétences de fourmi !).

Macarons choco-framboise déguisés en Ispahan

pour une douzaine de macarons

Pour les coques (recette de Marina) (je les ai faites en 2 fois) :
6 blancs d'oeufs (environ 240 g)
440 g de sucre glace
240 g d'amandes en poudre
60 g de sucre en poudre
colorant carmin (en poudre)

Pour la ganache choco-framboise (qui est presque comme de la Carla) :
40 g de chocolat noir
15 cl de crème fraîche
150 g de confiture de framboises sans pépins (Gault Millau, en vente au Monoprix)

500 g de framboises fraîches (= 4 barquettes), lavées et séchées
une douzaine de pétales de roses (facultatif)

Les coques
Passer les blancs 10 secondes au micro-ondes à puissance minimale (ça évite de les préparer plusieurs jours avant).
Monter les blancs en neige avec quelques gouttes de jus de citron et une pincée de sel. Quand le fouet commence à laisser des marques, ajouter le sucre en poudre en fouettant à vitesse maximale.
Ajouter le colorant, mélanger.
Incorporer progressivement et délicatement les poudres (préalablement tamisées, mais surtout mixées, si possible) avec une spatule (en silicone) en faisant attention de ne pas casser les blancs.
Quand le mélange est lisse et homogène, remplir une poche à douille et dresser les macarons sur une plaque tapissée de papier sulfurisé (sur laquelle on aura tracé des cercles de 7 cm de diamètre), en les espaçant de 3 cm au moins car ils vont s'étaler (normalement).
Laisser croûter environ 1 heure (ou plus, si on veut).
Au bout de 50 minutes, préchauffer le four à 150 °C.
Enfourner la plaque de macarons superposée sur une plaque vide. Laisser cuire 15 minutes à 150 °C. Au bout de 4-5 minutes, la collerette doit commencer à se former.
A la sortie du four, poser le papier sulfurisé sur un plan de travail humidifié.
Laisser quelques secondes, puis retirer les macarons, qui doivent normalement se décoller tout seuls.

La ganache choco-framboise (à faire pendant le croûtage)
Faire fondre le chocolat (au micro-ondes, ou bain marie).
Ajouter la crème, mélanger, puis incorporer la confiture de framboises.

Le montage
Etaler une noix de ganache sur les coques qui servent de base, en évitant le bord.
Disposer des framboises sur le pourtour pour former une couronne.
Rajouter un peu de ganache à l'intérieur, et poser une framboise sur la ganache, au milieu du macaron.
Poser une coque par-dessus.

La décoration
Saupoudrez un peu de sucre glace sur les framboises, et les disposer sur les macarons. Avec des pétales de roses, si on veut. Pour parfaire le déguisement.



Merci à :
- K. et D., qui m'ont offert ma première poche à douille, utilisée pour ces macarons
- "Tontonton" et "Tatata", qui m'ont aussi offert une poche à douille (décidément !)
- Natalia, pour les fleurs de bissap, qui ont fait un long voyage
- Marion, grâce à qui j'ai compris l'importance du mixage des poudres (bien que je n'aie pas le matériel pour le faire)
- Loukoum°°°, dont le billet m'a beaucoup aidée pour la confection de ces faux Ispahan. Une référence !

******

Pour finir, deux mots :
- La fréquence élevée de mes publications n'est due qu'à mon éloignement (temporaire) de la BNF (et de son ambiance studieuse), lui-même dû à la grève des transports. Dès que la situation sera revenue à la normale, je me ferai de nouveau plus rare...
- Les anniversaires familiaux se succédant à un rythme effréné entre septembre et décembre, je risque de publier beaucoup de sucré d'ici la fin de l'année.

mardi 25 septembre 2007

Crostini aux figues pour égayer un bien pâle septembre



Jours monotones.
Jours studieux.
Jours tristes.

La catastrophe sera peut-être évitée, mais après avoir, en l'espace de quelques jours :

- raté le gâteau d'anniversaire de votre frère, ainsi que votre clafoutis orgasmique préféré,
- perdu votre carte de transport (pour la 2ème fois cette année),
- massacré votre coupe de cheveux (de vos propres mains, parce que sinon, c'est pas drôle),
- entendu votre chef vous expliquer que vous n'êtes qu'une statistique pour le labo,
- fait des kilomètres de boudin,
- réalisé que vous allez bientôt devoir expliquer à un conseiller qu'à trente ans passés, vous ne savez toujours pas ce que vous voulez faire de votre vie et que, parce qu'il faut bien manger, vous seriez prête à faire caissière avec votre bac+8,
- affirmé à votre mère, sans sourciller, que tout va bien, que non, vous n'avez absolument pas besoin d'aide (alors qu'en fait, si), ...

... vous avez un tas de pensées interdites.
Sans parler de ce regard infiniment triste de Jenna, qui vous a bouleversée et qui ne vous quitte plus.

Vous vous dites alors que sans vos (nouvelles) copines de galère, sans le réconfort téléphonique qui vous est prodigué, les mots gentils, les encouragements, sans l'assistance culinaire (et morale, mais cela va de soi) de votre cher et tendre, vous ne vous en sortiriez pas... (enfin, encore faut-il qu'il ne vous empoisonne pas avec du riz cramé, alors que vous arrivez affamée à la maison à 21h, après avoir attendu le bus dans la nuit et le froid pendant une demi-heure, être (enfin) montée dans le bus, puis descendue un arrêt plus loin parce que le chauffeur dit qu'il faut descendre..., puis montée dans le bus suivant un quart d'heure après...)

Crostini aux figues

Couper des tranches de baguette, les passer quelques minutes sous le grill.
Tartiner sur chaque tranche un peu de mascarpone, poser une demi-rondelle de figue, poivrer généreusement et déposer quelques gouttes de mélasse de grenade.

vendredi 7 septembre 2007

De l'aptitude au bonheur : verrines de pêches au vin vanillées, crème et sablé breton



L'autre jour, Crevette (ma copine-à-la-vie-à-la-mort, pour ceux qui auraient raté un épisode) et moi étions attablées dans notre QG gourmand préféré, elle devant une part de tarte aux pêches de vigne et romarin, et moi devant un fondant au chocolat (que je déconseille, car bien trop écoeurant avec son glaçage - dans ces cas-là, vous êtes bien contente que votre amie vous fasse profiter de la quasi-totalité de sa part de tarte, les tartes étant une valeur sûre dans cette maison), conversant de choses et d'autres. Elle me fit part de ses impressions sur mon blog, qu'elle visite épisodiquement, et plus précisément de son étonnement quant au caractère exalté (sic) de mes billets. Non pas que j'aie l'air sinistre en général... mais elle me demanda tout de même si mes émotions n'étaient pas un poil exagérées, ce dont je m'offusquai : mais pas du tout, mes émotions sont retranscrites de façon fidèle, et je n'ai pas pour habitude de faire semblant. Par conséquent, quand je ressens un orgasme gustatif, je le décris comme tel.
Comme cela ne se voit pas forcément sur mon visage, on peut être dérouté en lisant mes impressions parfois à la limite de l'hystérie... Car il faut le savoir : sous une expression faciale des plus neutres peut se cacher un bonheur intense.
A ce propos, je lui confiai qu'il m'arrivait souvent de vivre de courts instants d'extase, de plénitude, pour des choses très simples : mon bureau baignant dans la lumière du soir juste avant que le soleil ne disparaisse derrière les immeubles voisins, le paysage qui s'offre à moi quand je traverse la Seine, la vue d'une pêche de vigne, le sifflement des pommes de terre en train de rissoler, la brise légère qui caresse mes cheveux quand je me promène, le parfum de l'être aimé sur l'oreiller...
J'ai une incroyable capacité à m'émerveiller pour des broutilles (et pas uniquement pour la chose alimentaire). Je ne saurais dire si c'est ce que Crevette appelle "l'aptitude au bonheur"...

Pêches au vin vanillées, crème et sablé breton



pour 3-4 verrines

300 ml de vin rosé
100 g de sucre
1 gousse de vanille
3-4 palets bretons
1 pêche blanche
3 petits suisses
3 c.s. de crème fraîche

Fendre la gousse de vanille, gratter les grains, en mettre la moitié dans une petite casserole, avec la gousse, le vin et le sucre.
Porter à ébullition et laisser réduire pendant 20-30 minutes (je n'ai pas chronométré, mais c'était bien plus long que les 10 minutes réglementaires) jusqu'à obtenir une consistance sirupeuse. Verser dans un bol et laisser refroidir.
Dans un grand bol, mélanger les petits suisses, la crème fraîche et le reste des grains de vanille.
Couper la pêche en fines tranches.
Répartir le mélange petits suisses-crème fraîche dans des verrines (4 dans mon cas), de préférence cylindriques et de même diamètre que les palets (ce dont je ne disposais pas, malheureusement) .
Poser un palet par-dessus (comme j'avais des galettes, qui sont plus fines, j'en ai mis deux par verrine).
Ajouter les pêches.
Verser le sirop refroidi.
Mettre au frais une heure au moins avant de déguster.



J'ai trouvé cette recette chez Fanny (Foodbeam), qui l'a elle-même dénichée dans Adventures of an Italian Food Lover de Faith Heller Willinger, et réinterprétée à sa façon. Ses sublimes photos m'ont donné envie de la reproduire à mon tour, mais j'ai un peu honte quand je vois mon résultat par rapport au sien (il faut dire que je n'ai pas été aussi rigoureuse, et que mes verrines n'allaient vraiment pas...). En même temps, si j'avais son talent, ça se saurait...
Une consolation tout de même : ça reste délicieux !

samedi 1 septembre 2007

Un samedi entre zezettes, orecchiette et pêches de vigne



Cet après-midi, à l'heure du goûter (j'étais chez moi, car je n'avais pas eu le courage de me traîner jusqu'à la BNF alors que c'était le dernier jour avant la fermeture annuelle de 2 semaines), je me suis brusquement souvenue qu'il me restait encore, dans une boîte en fer blanc, des biscuits rapportés de mes micro-vacances : amandiers, figounettes, citronniers, zezettes...
Je me suis dit que ça irait très bien avec une tasse de thé.

En sortant les biscuits de leur boîte, j'ai eu envie de les immortaliser (en fait, mon appareil photo numérique est devenu, depuis peu, comme un prolongement de mon corps, un appendice greffé à ma main, et tout est désormais prétexte à photos...).



Et puis, j'ai pensé que mes zezettes (= des biscuits originaires de Sète) méritaient bien quelques photos entre elles. Je les ai rassemblées dans un petit verre Duralex, installé un joli décor....



Et, toute à ma joie de laisser crépiter mon appareil, dans mon délire de photos en gros plan avec des arrière-plans méga flous (qui le font grave, bien que je n'y sois pour rien : l'appareil est réglé sur Mode Auto), j'avoue que n'ai pas tout de suite vu la chose, j'ai shooté sans relâche, jusqu'au moment où j'ai vu... ça :



HHHAAAAAAAAAAAAAAN ! QU'ALLAIT-ON PENSER DE MOI ???

Ni une ni deux, j'ai remis les zezettes dans leur boîte. C'est curieux, je n'avais plus trop envie de les photographier.

Pour passer totalement à autre chose, je décidai de faire des muffins, avec des pêches de vigne, les toutes premières que j'achetais...

Quelle ne fut pas ma surprise en les ouvrant...



HHHAAAAAAAAAAAAAAN ! (again !)
MAIS C'EST MAGNIFIQUE !

Je suis restée en admiration... que dis-je... en pâmoison devant tant de beauté.
Un grand moment d'émotion pour moi, qui n'avais jamais vu de pêche de vigne de ma vie (si ce n'est sous forme de sorbet François Théron - un parfum qui n'arrive d'ailleurs pas à la cheville de l'excellentissime chocolat extra-dry, de la framboise, ou de la mangue).

Quant aux muffins, malheureusement, ce ne fut pas une grande réussite malgré leur bel aspect.



Texture agréable, mais goût... comment dire.. étrange (il faut dire que j'avais utilisé des ingrédients inhabituels... et je crois que la cuisson ne sied pas à ces pêches... il faudra que je refasse des tests...). Mais bon, ça se laisse manger sans problème.

Pour rattraper le coup, je me suis essayée à des petites verrines (là aussi, une grande première) :



Mais rien de bien extraordinaire : du yaourt nature avec du sirop d'agave, des morceaux de pêche de vigne, et des miettes de zezettes (ça, c'était pour me venger, hé hé !).



Parfait pour un dessert léger léger, mais la prochaine fois, je me passerai des miettes de zezettes.

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Pour finir, nous nous sommes régalés midi et soir de cette surprenante et non moins délicieuse salade d'orecchiette, petits pois et crevettes au pesto de coriandre...



... dont la recette se trouve dans le livre Salades d'été de ma cop's et quasi-voisine (puisque 3 ou 4 arrêts de bus seulement nous séparent). Je ne saurais que trop vous en conseiller la lecture (au moins pour se croire un peu en été ;-)).

Sur ce, je retourne à mes travaux doctoraux (il faut que j'accélère le rythme, sans quoi je risque de me faire trucider par mon chef...).

samedi 18 août 2007

Petits plaisirs du quotidien et le clafoutis de mes rêves devenu réalité



Ce n'est pas le paradis... mais simplement une succession de petits plaisirs, qui ponctuent agréablement cet été affreusement long et ennuyeux.


Plaisir des yeux devant la beauté fascinante du mangoustan vu du dessous...


et du sureau vu de profil...


Plaisir mêlé de nostalgie à la dégustation de ce Nussstrudel, rapporté de Vienne...


Plaisir de découvrir de jolies surprises dans sa boîte aux lettres...


Plaisir d'une promenade vespérale...


Plaisir d'un petit déjeuner à deux, en terrasse, à l'heure où pointent les premiers rayons du soleil..


Plaisir extatique avec ce clafoutis, le meilleur que j'ai fait et dégusté jusqu'à présent. Une texture parfaite à mon goût, entre gâteau et flan, à la fois moelleux et fondant. Un clafoutis... orgasmique (et je pèse mes mots). S'il ne devait rester qu'une recette sur ce blog, ce serait celle-ci. Sans hésiter.

En fait, il s'agit de ce clafoutis, amélioré par la substitution d'une partie de la farine par de la poudre d'amandes.

Et pour ne rien gâcher, ce clafoutis se congèle très bien (dans le cas très improbable où il en resterait...).

Clafoutis "je ne changerai plus de recette"*

500 g de cerises dénoyautées (fraîches ou surgelées, en tout cas, suffisamment pour recouvrir la surface d'un moule)
250 g de ricotta
3 oeufs
80 g de farine
60 g de poudre d'amandes
190 g de sucre blond de canne
2 c.s. de kirsch
1 c.c. de jus de citron
huile

Préchauffer le four à 190 °C.
Graisser un moule à manqué avec l'huile.
Séparer les blancs et les jaunes.
Mélanger vivement les jaunes avec le sucre.
Ajouter le kirsch, la ricotta, la poudre d'amandes et la farine, en mélangeant bien entre chaque ingrédient.
Monter les blancs en neige ferme avec le jus de citron, et une pincée de sel.
Incorporer délicatement les blancs à l'appareil en faisant des croisillons avec une fourchette.
Verser dans le moule et recouvrir avec les cerises.
Enfourner environ 50 minutes (ça dépend du four et de la taille du moule).


Les deux dernières bouchées

Lundi matin, je prends le train pour le sud, où je vais me reposer quelques jours. Si vous allez voir Björk aux Arènes de Nîmes, peut-être aurons nous l'heur de nous croiser...?

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* Formule empruntée à Bergamote.