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samedi 28 février 2009

Deux ans après : leçon de dou sha bao (豆沙包)


(photo inspirée par Loukoum°°°, qui a trouvé la plus belle façon de photographier les dim sum)

Un dimanche après-midi, début de la leçon avec papa Mango.

Moi : Alors, on commence ?
Lui : Qu'est-ce que c'est que ton truc ?
Moi : Ben c'est une balance, pour peser les ingrédients !
Lui : Qu'est-ce que tu veux peser ? C'est tout simple : tu prends un paquet de farine, un cube de levure, et tu rajoutes de l'eau. Et puis, tu peux mettre un peu de sucre aussi, si tu veux.
Moi : D'accord, mais je mets quelle quantité d'eau...?
Lui : Tu verses au fur et à mesure, et tu vois selon la consistance.
Moi : Mais comment je sais, moi, si c'est la bonne consistance ou non ??? Tu ne pèses jamais rien ?
Lui : ... [soupir] Tu le sens au toucher, il n'y a pas besoin de peser.
Moi : Mais moi, je n'ai pas ton expérience, alors comment je fais ?

Il saisit un grand sac de farine entamé, et s'apprête à en verser le contenu dans une grande marmite.

Moi : ATTENDS !!!! ATTENDS !!!! Qu'est-ce que tu fais ? Il faut d'abord que je pose la marmite sur la balance et que je fasse la tare.
Lui : Ah la la...
Moi : C'est bon. Je verse la farine ?
Lui : Oui. Tu mets 2 kg.
Moi : Tant que ça ! On est obligé d'en faire autant ???

Pendant ce temps, il jette les cubes de levure dans un bol et y verse de l'eau.

Moi : Mais... mais... tu as déjà versé l'eau ???!!! Comment je vais faire pour mesurer ???
Lui : ... [soupir] Tu pèseras le pâton à la fin, et tu feras une soustraction pour avoir la quantité d'eau.
Moi : C'aurait été plus simple de peser l'eau directement.
Lui : ... [soupir] Si tu as fait de si longues études, tu dois savoir poser une soustraction, non ?
Moi : Oui mais...

L'eau est mélangée à la farine, le pâton est prêt, je pèse : la balance affiche "stop".

Moi : AAAAAHHHH ! POURQUOI Y A PLUS RIEN D'AFFICHE ????
Lui : ...
Moi : HHHHAAAAAAN !!! JE SAIS POURQUOI : C'EST PARCE QUE C'EST TROP LOURD ! MA BALANCE NE SUPPORTE QUE 3 KG ! C'est foutu maintenant...

******

Je vous rassure : je sais aussi parler sans crier.
Quoi qu'il en soit, que j'aie réussi à recueillir cette recette de bao zi relève du miracle. Mais le reste de la leçon s'est très bien passé. Mon papa m'a montré, avec la plus grande patience, le pétrissage, le façonnage, la coordination des doigts pour refermer la brioche, les bons gestes... Des premiers bao zi un peu difformes et raplapla du début, je suis arrivée, à la fin de la leçon, à des bao zi aux plis plus réguliers et qui se tiennent. Pas parfaits, évidemment. Mais à force de pratique, j'arriverai peut-être à un résultat dont il pourra être fier. Un jour. Et peut-être même que je n'aurai plus besoin de peser quoi que ce soit...

Ce jour-là, nous avons fait plus d'une centaine de brioches avec 2 kg de farine (eh non, ça ne rigole pas chez la famille Mango), la moitié fourrée aux haricots rouges, l'autre à la viande. Dans la recette qui suit, j'ai divisé les quantités par deux, mais vous pouvez partir sur une base de 500 g de farine...
Nous avons utilisé de la purée de haricots rouges japonaise (vendue sous sachet plastique), qui est très bonne, quoiqu'un peu chère. Il est possible de la faire soi-même, mais personnellement, j'aime autant l'acheter, car les bao zi à eux seuls représentent déjà un boulot monstre...
Et si vous n'avez pas assez de purée de haricots rouges, sachez qu'il est possible de faire des brioches nature (man tou) avec le restant de pâte.

豆沙包 Dou sha bao (brioches aux haricots rouges) de papa Mango



pour 60 brioches environ

1 kg de farine T55
20 g de sucre
42 g de levure fraîche de boulanger (= 1 cube)
50 cl d'eau (environ)

1 kg de dou sha (purée de haricots rouges) (japonaise de préférence, ou maison)

Dans un grand saladier, mélanger le sucre et la farine.
Diluer la levure dans 20 cl d'eau, et verser dans le saladier.
Commencer à mélanger à la main, et ajouter le reste d'eau au fur et à mesure.
Sortir la moitié du pâton et pétrir énergiquement pendant 5 minutes sur un plan de travail fariné. Remettre dans le saladier. Faire de même avec l'autre moitié.
Couvrir avec un torchon humide et laisser reposer pendant 2 heures environ. Le pâton doit doubler de volume.

Sortir la moitié du pâton, et pétrir de nouveau vigoureusement pendant 5 minutes. Ne pas hésiter à fariner si la pâte colle de trop.
Former un long boudin (de 3-4 cm de diamètre).



Le tenir d'une main, et avec l'autre main, prélever de petits morceaux (de la taille d'une petite prune). Les poser sur le plan de travail fariné, côté "coupé" au-dessus (vidéo ici).



Avec la paume de la main, aplatir les morceaux de pâte (fariner, toujours).



Aplatir les bords de chaque petite "galette" avec la paume de la main.
Prendre chaque disque de pâte dans la main gauche, dans le creux des doigts, et y déposer une noix de dou sha. Tasser avec le couteau.



Avec le pouce et l'index de la main droite, rabattre les bords en pliant et en pinçant la pâte (c'est l'index qui ramène la pâte et qui appuie sur le pouce) (vidéo ici).



Déposer chaque brioche formée sur un carré de papier sulfurisé (ici : du papier dentelle découpé en carrés) et laisser reposer.



Pendant ce temps, faire de même avec l'autre moitié du pâton.

Lorsque la 2ème série de brioches est finie, cuire la 1ère série à la vapeur, dans des paniers en bambou, pendant 10 minutes. Puis faire de même avec la 2ème série.

Une fois cuites, on peut :
- soit les déguster immédiatement (meilleure option),
- soit les laisser refroidir et les conserver plusieurs jours au réfrigérateur, ou 1-2 mois au congélateur. Pour les réchauffer, on les met à nouveau dans un bain de vapeur pendant une dizaine de minutes. J'ai vu qu'il était possible de les réchauffer au micro-ondes, enfermés dans un sachet plastique, mais je n'ai jamais essayé...

N.B. 1 : Contrairement à ce que les photos et vidéos pourraient laisser penser, mon papa n'est PAS alcoolique ;-)

N.B. 2 : D'autres recettes aux haricots rouges ? C'est par ici !

vendredi 9 novembre 2007

De la dame verte aux chinois, en passant par Anthony Burgess et les deux Stanley



"Je veux voir la dame verte !"
C'est ce que la petite Nini m'a réclamé la dernière fois que nous nous sommes vues. Je ne me suis pas fait prier : j'ai mis le DVD et nous avons regardé, pour la énième fois, la "dame verte", et puis aussi "Mérinos", Good Morning, et bien sûr Singing in the rain. Devant le numéro de claquettes de Moses supposes, j'ai laissé échapper un "Ah ! c'est vraiment trop classe !", et Nini d'acquiescer : "Ah ouais ! c'est vraiment trop classe !"
Ca fait trois ans (Nini en a six) qu'on regarde et re-regarde inlassablement les mêmes scènes, bien qu'on les connaisse par coeur. J'adore ce film et partager ces moments avec elle est un vrai bonheur. Quand le film démarre, elle vient se blottir contre moi ou s'installer sur mes genoux : je sais alors qu'elle est bien.

Seulement, un soir, en zappant devant la télé, je suis tombée sur Orange mécanique, que je n'avais pas vu depuis au moins dix ans. Et j'ai redécouvert qu'Alex, le personnage principal, chantait Singing in the rain à plusieurs moments du film. HORREUR. Ca m'a dégoûtée, l'agression, la voix d'Alex, la grimace de l'écrivain... Les images m'ont hantée un certain temps (trop longtemps...) : quand j'entendais à nouveau la chanson, elle m'évoquait non plus Chantons sous la pluie, mais Orange mécanique. Rien que pour cette raison, je HAIS Stanley Kubrick. Je le hais, même s'il a fait Barry Lyndon. Je lui en veux à mort de m'avoir pourri cette chanson. Sauf que... il est déjà mort, en fait. Si mes souvenirs sont bons.

Et puis, j'ai eu un doute : et si je détestais la mauvaise personne ? Si ça se trouve, Kubrick n'y est pour rien, il n'a fait que reprendre cet élément dans le livre d'Anthony Burgess, hein...? Il fallait vérifier : autant déverser mon fiel sur la bonne personne.

Je n'ai pas ce livre, mais l'avantage, quand on passe ses journées à la BN, c'est que tous les ouvrages possibles et imaginables sont à portée de main. En l'occurrence, il me suffisait juste de me lever et d'aller chercher le livre dans les rayons, à quelques mètres de ma place puisque, ça tombait bien, j'étais dans la bonne salle ce jour-là.
Je me suis plongée dans le livre, à la recherche de la moindre trace de Singing in the rain. Et je n'ai rien trouvé : c'était donc bien une invention de Kubrick (je viens de me rendre compte que je me suis embêtée pour pas grand chose, qu'il suffisait d'aller sur Wikipédia pour avoir la réponse). En revanche, en parcourant le livre, j'ai découvert une langue qui m'a intriguée, fascinée. Au premier abord, cela paraissait incompréhensible, tous ces mots étranges, cet argot complètement inventé par Burgess. Puis j'ai commencé à comprendre un mot (viddy = see, du latin vidi ?), et prise au jeu, j'ai essayé de deviner la signification des autres mots que je rencontrais, les uns après les autres (itty = go ; malenky = little ; mesto = place ; litso = face ; veck = man, etc...). Cela m'a occupée deux bonnes heures, je crois. Evidemment, si j'avais été russophone, l'affaire aurait été bouclée en dix minutes. Mais l'exercice m'a amusée, j'ai ressenti le plaisir du linguiste qui découvre une langue inconnue et tente de la décoder (par contre, je n'ai pas réussi à comprendre la signification de l'expression "orange mécanique", malgré les explications de l'auteur lui-même - à ma décharge, c'était en anglais).
Au passage, j'ai fait une autre découverte : en fait, ce livre est drôle. D'une drôlerie assez réjouissante, alors que le film met mal à l'aise tellement il est glauque (et ne donne pas envie de lire le livre). Cela ne fait que confirmer ce que j'ai toujours pensé : les oeuvres littéraires sont infiniment supérieures à leur(s) adaptation(s) cinématographique(s).
Bref, tout est donc de la faute de Kubrick. CQFD. Je le déteste (même s'il est mort).

Pour en revenir à des choses plus terre à terre et plus intéressantes pour nos estomacs, j'ai fait pas mal de soupes la semaine dernière : butternut, brocoli, et même - horreur ! - une soupe "à tout". Je raffole des soupes, qu'elles soient à un légume, à deux légumes, ou à plein de légumes. Parce que les légumes, j'ai un peu de mal à les cuisiner, et c'est incontestablement en soupe que je les préfère. Quant aux soupes "à tout", je les affectionne pour ce goût indéfinissable qu'on obtient précisément par le mélange de plein de légumes et pas autrement. D'ailleurs, la soupe "à tout" est de couleur orange, oui, c'est comme ça.
Voilà, je voulais réhabiliter cette malheureuse soupe, pas vide-frigo, qui ne méritait pas une telle descente. J'espère simplement que cela ne me décrédibilise pas aux yeux d'une cuisinière et fin gourmet que j'admire beaucoup.

Je procède presque toujours de la même façon pour mes soupes aux légumes :

Je fais revenir l'oignon dans un peu d'huile.
J'ajoute les légumes coupés en petits morceaux, je couvre d'eau, j'ajoute la tablette de bouillon.
Je porte le tout à ébullition, puis je laisse cuire à feu doux jusqu'à ce que les légumes soient tendres (une vingtaine de minutes environ).
Je retire un peu de bouillon, je mixe.
J'ajoute alors lait concentré/fromage/crème, sel, poivre, herbes et je re-mixe un coup.

Pour la soupe "à tout", il faut :



550 g de courge muscade
10 carottes
1 blanc de poireau
2 tiges de céleri
3 pommes de terre
1 oignon
75 ml de lait concentré non sucré (= une petite boîte)
1 tablette de bouilllon de légumes (bio)
huile 4 graines
sel, poivre
un peu de ciboulette

Par définition, la soupe "à tout" est ouverte, tout légume est donc bienvenu...

Verdict : triple miam, mais pas sûre que les Mafalda apprécient.

Et pour le velouté de brocoli (la recette est plus ou moins celle de ce livre) :



1 brocoli
2 petites carottes
2 pommes de terre
1 oignon
1 tablette de bouillon de légumes (bio)
1 grosse c.s. de fromage frais
huile 4 graines
sel, poivre

Verdict : double miam ssi on aime le brocolis.

Une soupe donc, et un petit quelque chose pour l'accompagner, cela ma va parfaitement pour un repas disons raisonnable. Une tartine, un morceau de cake salé, ou comme cette fois-ci un chinois aux lardons et à l'emmental, qui a accompagné mes soupes tout au long de la semaine (et même des oeufs sur le plat, c'était simple mais divin...).



1 pâte à brioche (faite à la MAP, programme pâte seule, avec juste 1 c.c. de sucre, et sans sucre vanillé, mais évidemment, si vous avez votre propre recette, c'est aussi bien)
100 g de lardons
100 g d'emmental râpé
1 échalote hachée (facultatif)

Pendant la levée de la pâte à brioche, faire griller les lardons dans une petite poêle, avec l'échalote hachée. Egoutter sur du papier absorbant.
Quand la pâte est prête, préchauffer le four à 180 °C, sortir la pâte de la MAP, l'étaler en rectangle sur un plan de travail fariné (environ 30 x 40 cm).
Répartir l'emmental et les lardons sur la surface de la pâte en laissant une marge de 1-2 cm sur les bords.
Rouler la pâte, puis la couper en huit tranches.
Les disposer dans un moule à manqué beurré (ou en silicone).
Enfourner 30 minutes à 180 °C.
Déguster tiède (passer l'escargot 30 secondes au micro-ondes pour lui redonner du moelleux).


Enfin, comme il me restait de la crème mousseline de mon fraisier, j'en ai fait une crème d'amandes pour l'utiliser dans un chinois aux amandes et pépites de chocolat :



1 pâte à brioche
de la crème d'amandes (cette recette convient très bien, pour le reste aussi)
100 g de pépites de chocolat

La marche à suivre est la même que pour le chinois salé.
Curieusement, ce chinois est meilleur froid : chaud, il est trop écoeurant.

jeudi 29 mars 2007

Ma MAP n'aime que le beurre d'Isigny




Depuis qu'on m'a offert une machine à pain pour mes 30 ans (une Moulinex Home Bread), j'ai testé quelques recettes de pain, pêchées ici ou là, sur le net ou dans le livre Pain maison de Cathy Itak (chez Marabout Chef). Avec plus ou moins de succès.
Ma plus belle réussite jusqu'à ce jour, c'est la brioche "inratable", dont la recette vient du site de Supertoinette (je ne retrouve plus le lien...). Inratable, oui. Mais à une condition : choisir le bon beurre. Car selon le beurre que j'utilise, je n'obtiens pas du tout le même résultat. Eh oui, ma MAP est très difficile : elle n'aime que le beurre d'Isigny.
Si je lui donne du beurre de Charentes-Poitou, même AOC, elle chipote un peu et me fait une brioche correcte, mais sans plus.
Si je lui donne du Noisy, comme je l'ai fait dimanche dernier parce que je n'avais que ça dans mon frigo ce jour-là, elle me dit : "Pouah ! Mais kessekcetruc ? Beurk, j'aime pas !" Dans ce cas-là, elle me fait une brioche toute raplapla qui ne lève pas, lourde et compacte.
En revanche, si je l'écoute et que je lui donne du bon beurre d'Isigny (Sainte-Mère, sa préférée, ou à défaut Monoprix), mademoiselle déploiera tout son savoir-faire pour me confectionner une brioche exquise à la mie légère et aérée, qui lève jusqu'au hublot. Et qui sera engloutie en moins de deux. Comme quoi, ma MAP est difficile mais pas ingrate. Je fais donc mon possible pour la satisfaire.
Le problème, c'est que je n'en trouve pas toujours, du beurre d'Isigny Sainte-Mère, quand je fais mes courses. Alors, dès qu'il y a un réapprovisionnement, je fais une razzia. C'est comme ça que je me retrouve avec je ne sais combien de plaquettes d'Isigny Sainte-Mère dans mon frigo. Sans compter les plaquettes de beurre "ordinaire", demi-sel... On pourrait croire en voyant mon frigo que je me shoote au beurre...

Brioche inratable (pour MAP Moulinex)

165 ml de lait
3 jaunes d'oeufs
1 c.c. de sel
375 g de farine T55 (ou 45)
2 c.s. de sucre
2 sachets de sucre vanillé
85 g de beurre ramolli
1 sachet de levure (Briochin)

Si le lait et les oeufs sortent du frigo, comme c'est le cas pour moi, mettre les jaunes et le lait dans un petit récipient et faire tiédir 30 secondes au micro-ondes à puissance minimale (mais pas décongélation). En tout cas, ça ne doit surtout pas être froid.
Mettre dans la cuve.
Ajouter les autres ingrédients dans l'ordre donné ci-dessus, la levure en dernier puisqu'elle ne doit pas entrer en contact avec le sel.
Démarrer la MAP en programme 1, dorage 1, 500 g (ou 750 g, ça marche aussi).
Pendant la phase de pétrissage, ne pas hésiter à "nettoyer" les coins et les parois de la cuve avec une spatule, afin que toute la farine soit bien incorporée.

Cette recette est certainement applicable avec les autres MAP, en changeant (éventuellement) l'ordre des ingrédients, et en choisissant le programme adéquat.



Une petite dernière :