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mardi 8 juin 2010

Mon amour hélas, le temps passe (des biscuits à la pelle)

*

Comme toujours pour ce lieu qui me rappelle des souvenirs assez cauchemardesques, je m'y suis prise à la dernière minute. Billets achetés sur internet, à l'arrache ; et un soir, après le travail, nous nous sommes retrouvés au milieu d'une foule dense, à Carthage, devant le Palais des Doges à Venise, sur une plage à Calais, au milieu d'une tempête de neige... J'ai vu comment on apprenait à devenir un artiste.

Puis, le lendemain, j'étais dans les rues de Kyoto, parmi d'espiègles enfants, de vieilles dames en kimono, ou de jeunes filles lisant sous la neige. On m'offrit un café crème, que je n'ai pas osé refuser et que j'ai siroté devant ces photos qui m'ont replongée dans de merveilleux souvenirs...

Un autre soir, le jardin des Tuileries au soleil couchant. Assis devant la fontaine, alors que nous observions les mouvements des canards et de leurs petits, j'ai expliqué à mon poulet pourquoi je n'étais plus allée me promener dans ce jardin depuis mes dix-huit ans.
La fraîcheur du soir s'installant, nous nous sommes levés pour continuer la balade. Devant les bancs en pierre, je lui ai raconté les pique-niques avec elle, et elle. Un peu plus loin, nous avons retrouvé les Trois Grâces, joliment photographiées par celui dont je vois les clichés tous les jours, sur le bureau de mon voisin de travail.
Puis de petites étincelles flamboyantes sur les vitres du Louvre, le Pont des Arts au crépuscule, et le 27 qui nous ramène à la maison à la nuit tombée. Notre Paris By Night à nous.

Ces derniers temps, il y eut aussi la fête annuelle dans la forêt de Presles. Où le chocolat chaud - qui, avec les churros déments, marqua notre arrivée le matin et notre départ le soir même - est sans doute l'un des meilleurs qui soient. Pour un prix défiant toute concurrence (1 euro le gobelet).

Et puis, je continue à apporter gâteaux et petits biscuits au travail, où j'entame, le vague à l'âme, le dernier mois de mon contrat.


Brünsli de Bâle d'après Loukoum°°° (recette inspirée de celle de Suzanne Roth)



pour 70 biscuits environ

500 g de poudre d'amandes
350 g de cassonade
125 g de chocolat noir râpé
3 c.s. de farine
1 c.c. de cannelle en poudre
2 g de girofle en poudre ou de quatre épices (omis)
4 c.s. de jus de citron
4 blancs d'oeufs

Mélanger les amandes, le sucre, le chocolat, la farine, les épices et le jus de citron.
Battre les blancs en neige pas très ferme, ajouter ensuite en quatre fois le mélange de poudres aux blancs d'oeufs à l'aide d'une maryse. Former une boule de pâte homogène.
Saupoudrer le plan de travail de cassonade, abaisser la pâte sur 1 cm d'épaisseur.
Découper la pâte à l'emporte-pièce ou au couteau, et déposer les biscuits sur une plaque de four recouverte de papier sulfurisé.
Saupoudrer les biscuits de cassonade (comme ça, les deux faces seront recouvertes de cassonade).
Laisser reposer 3 heures.

Préchauffer le four à 230 °C.
Faire cuire les biscuits 5 à 10 minutes (ils doivent rester moelleux à l'intérieur).
Laisser les biscuits refroidir sur la plaque.


******

Shortbreads aux pépites de chocolat de Scally (recette ici)



pour une quarantaine de shortbreads

300 g de farine
100 g de cassonade
200 g de beurre salé mou
4 c.s. de lait
100 g de pépites de chocolat

Verser le sucre et la farine dans un saladier.
Ajouter le beurre coupé en petits dés et l'incorporer du bout des doigts.
Ajouter le lait, les pépites de chocolat, puis malaxer la pâte, juste assez pour former une boule.
Sur une surface farinée ou une feuille en silicone, rouler la pâte en forme de boudin de 3,5 cm de diamètre.
Entourer de film étirable puis mettre au frais pendant au moins une demi-heure (c'est pour vous, les filles ;-)).

Préchauffer le four à 180 °C.
Sortir le boudin de pâte du frigo, couper des tranches de 1 cm d'épaisseur et les déposer sur une plaque de cuisson.
Enfourner pour une dizaine de minutes (15 pour moi), jusqu'à ce que les bords soient légèrement dorés.
Laisser refroidir sur la plaque.




Là, je n'ai plus le temps, mais la prochaine fois, il faudra que je vous raconte le week-end magique que je viens de passer (week-end qui m'a fait rater monsieur E. Guibert, mais bon, cela fut largement compensé par tout ce que vous verrez). Sur ce, portez-vous bien.

* Veuillez m'excuser de vous infliger ce dessin quelque peu... bon disons-le, pourri.

samedi 14 juin 2008

Je mange des légumes



Ces derniers temps, un phénomène étrange semble frapper certaines gourmandes : l'éclosion soudaine et inexpliquée de brioches dodues en lieu et place du ventre. Et de toute évidence, j'ai été frappée moi aussi. Pourtant, je ne comprends pas. Je ne vois pas ce qui aurait pu me faire grossir, car comme vous le savez, j'ai toujours mangé avec la plus grande modération.

La vie est donc profondément injuste (mais ça, je l'ai toujours su).

Mais je ne me laisse pas abattre pour autant. Pour venir à bout de cette insidieuse brioche, j'ai décidé de suivre l'exemple de Lilo : je vais me mettre aux graines germées (mangeons peu, mangeons bien).

Et puis, j'ai décidé de manger plus de légumes.


Le carrot cake parfait de Natalia (recette originale ici)



pour un moule à manqué ou un moule rectangulaire standard (ca. 26 x 20 cm)

300 g de carottes finement râpées
200 g d'amandes en poudre
50 g de noix de pécan hachées
4 oeufs
60 g de farine
175 g de sucre blond ou roux (ici : 160 g de sucre blond)
1 sachet de levure chimique
1/2 c.c. de sel
1 citron (non traité !)
1 c.c. rase de cannelle en poudre
(10 g de beurre pour le moule)

Pour le glaçage :
1 blanc d'oeuf
175 g de sucre glace
jus d'1/2 citron jaune

Préchauffer le four à 180 °C.
Travailler les jaunes et le sucre jusqu'à ce qu'ils blanchissent et deviennent mousseux.
Ajouter le zeste du citron, puis la farine, le sel, la levure, les amandes et les noix de pécan, la cannelle, les carottes finement râpées et enfin le jus de citron.
Monter les blancs en neige et les incorporer délicatement à la préparation précédente.
Beurrer largement le moule (sauf si en silicone) et y verser la préparation.
Enfourner 50 min (voire 1h, tout dépend du four) à 180 °C.

Préparer le glaçage en fouettant le blanc d'oeuf avec le sucre glace et le jus de citron.
Lorsque la consistance est homogène, napper le gâteau avec le glaçage en laissant couler sur les bords.
Egaliser à l'aide d'une spatule, et laisser sécher au moins 12h.
Ce gâteau se garde plusieurs jours. Il vaut mieux attendre 24h avant de le déguster, comme le préconise Natalia. L'idéal est donc de le préparer la veille.

Comment j'ai été conquise :
Un jour où nous déjeunions ensemble à l'Arobase Café (pour changer du Club des Lettres), Natalia eut l'idée saugrenue de m'offrir deux petits carrés de carrot cake maison. N'importe quoi. Comme si j'avais une tête à manger des gâteaux avec des légumes dedans... Mais dès la première bouchée, j'ai compris que j'étais passée à côté de quelque chose. Dire que j'ai snobé tous les carrot cakes qui ont croisé mon chemin...


Le gâteau choco-courgette de la Belle au Blé Dormant (recette originale ici)



pour un tout petit moule à cake de 20 cm de longueur

100 g de courgette (moins d'1 courgette)
20 + 100 g de sucre blond de canne
80 g de poudre d'amandes
2 blancs d'oeufs
1 c.s. de crème (végétale - riz, soja, amande... - ou non)
150 g de chocolat noir à 70%
50 g de farine de riz complet
une pincée de sel

Préchauffer le four à 200 °C (initialement : 210 °C).
Râper la courgette, ajouter 20 g de sucre et mélanger.
Mélanger les amandes avec les blancs d'oeufs, la crème et les 100 g de sucre restants.
Faire fondre le chocolat (au bain marie ou au micro-ondes) et l'ajouter au mélange.
Ajouter la farine de riz et la courgette, ainsi qu'une pincée de sel.
Verser la pâte dans le moule à cake et enfourner environ 35 minutes à 200 °C (initialement : 30 à 40 minutes à 210 °C).

Vu le côté humide et à peine cuit du gâteau, il n'est pas aisé de couper des tranches nettes, mais c'est un détail. En s'appliquant un peu, on s'en sort tout de même.
Côté goût, ce gâteau est légèrement différent d'un gâteau au chocolat classique, mais si on ne sait pas qu'il y a de la courgette dedans, on ne peut pas le deviner. Moi, ça me plaît de faire deviner, après coup ;-)

Une fois de plus, merci à Loukoum°°°, qui n'est pas l'auteur de la recette, mais qui m'en a rappelé l'existence. Et merci à la Belle au Blé Dormant, naturellement.

samedi 19 avril 2008

Les petits déjeuners au Luco, la contemplation et les recettes des autres



Je suis occupée, ma tête est occupée à des tas de choses ces temps-ci. Je ne dirais pas pour autant que je suis surbookée : je ne cours pas après le temps. Je suis ma routine, tranquillement : la piscine, la BN, les promenades, les rendez-vous avec mon chef, les déjeuners dominicaux en famille. Je ne cours pas après le temps ; c'est plutôt le temps qui me poursuit, et finit par me rattraper.

La semaine dernière, mon poulet et moi avons inauguré ce qui, j'espère, se renouvellera très souvent : les petits déjeuners au jardin du Luxembourg. Après la piscine (pour moi), et avant d'aller travailler (pour nous deux).
Ce jour-là, j'avais chargé mon poulet d'apporter quelques tartelettes poire bourdaloue que j'avais faites la veille, ainsi qu'un thermos de thé. En sortant de la piscine, je n'avais plus qu'à sauter dans le 89 pour aller le rejoindre.















Ensuite, sur le chemin du travail, j'ai fait des rencontres insolites.





Le soir, quand je sors de la BN et que la lumière est belle, je ne peux m'empêcher de dégainer mon appareil photo. D'ailleurs, ce dernier ne me quitte plus.



Je crois que je n'ai jamais été aussi attentive, aussi sensible à ce qui m'entoure, les lieux, les choses, les couleurs, les reflets, les contrastes, les détails, les choses minuscules, le printemps qui arrive (malgré les apparences), les arbres bourgeonnants... Je n'arrive pas à lire dans le bus, mon regard est irrésistiblement attiré vers l'extérieur. Même les endroits a priori les plus insignifiants, par exemple un campus de banlieue, ne sont pas dépourvus d'intérêt...





Je pourrais consacrer ma vie à contempler les choses.

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Maintenant, place aux réjouissances.
Ci-dessous, trois recettes sucrées qui peuvent m'accompagner tout au long de la journée : des barres de céréales pour carburer à la piscine, des tartelettes pour un petit déjeuner au soleil, et des petits gâteaux au thé matcha pour la pause goûter à la bibliothèque.

Les barres de céréales de Clea (recette originale ici)



pour 16 barres

200 g de flocons de céréales (mélange 5 céréales)
20 g de quinoa soufflé
200 g de lait végétal (riz ou soja pour moi)
20 g de graines de tournesol
10 g de graines de sésame
50 g de cranberries séchées
50 g de noisettes concassées
100 g de pépites de chocolat
3 c.s. de sirop de céréales (blé pour moi)
2 c.s. d'huile végétale ("4 graines" pour moi)
4 c.s. de confiture de framboises

Mélanger les flocons et le lait, et laisser reposer un quart d'heure (ou plus).
Préchauffer le four à 180 °.
Ajouter tous les autres ingrédients sauf la confiture.
Tasser le mélange dans un moule rectangulaire tapissé de papier cuisson.
Napper de confiture.
Enfourner pour 30 min à 180 °C.
Sortir du four et découper en barres.
Remettre au four pour 15 min.
Laisser refroidir.



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Tartelettes poire bourdaloue



pour 8 tartelettes

Pour la pâte sablée (recette trouvée ici)
250 g de farine
125 g de beurre demi-sel, coupé en petits dés
100 g de sucre glace
1 c.c. d'extrait de vanille
1 oeuf

Pour la garniture (frangipane) (adaptée d'ici)
60 g de poudre d'amandes
50 g de beurre mou
40 g de sucre blond de canne
1 oeuf
1/2 c.c. d'arôme d'amande amère
1 c.s. de crème fraîche (truc piqué à Natalia)
8 demi-poires (en boîte), égouttées

Dans un grand saladier, mélanger la farine et le sucre glace.
Quand le mélange est bien homogène, ajouter le beurre et sabler du bout des doigts pour bien amalgamer l'ensemble.
Ajouter ensuite l'oeuf et travailler la pâte pendant quelques instants seulement (ne pas prolonger cette étape pour ne pas la rendre élastique).
Fraiser la pâte (la travailler avec la paume de la main jusqu'à ce qu'elle ne colle plus et soit complètement homogène).
La rassembler en boule, puis l'aplatir en une galette, l'envelopper dans du film alimentaire et la mettre au frais 1h.
Préchauffer le four à 180 °C.
Sortir la pâte du réfrigérateur, l'étaler sur un plan de travail fariné, sur 2 à 3 mm d'épaisseur.
Découper des disques de pâte un peu plus grands que les moules à tartelette, en garnir les moules. Piquer légèrement les fonds avec une fourchette, puis les tapisser de papier sulfurisé, garnir de haricots (ou de lentilles).
Faire cuire les fonds de tarte à blanc 10 min maximum (à 180 °C).

Dans un grand bol, mélanger le beurre mou, le sucre et la poudre d'amandes.
Incorporer l'oeuf battu et l'arôme d'amande amère, mélanger.
Pour finir, ajouter la crème fraîche.

Garnir chaque fond de tartelette de frangipane et d'une demi-poire (éventuellement striée au couteau) et enfourner pendant une vingtaine de minutes à 180 °C.

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Petits gâteaux au thé matcha (trouvés chez Patoumi)



pour 8 petits gâteaux

4 blancs d'oeufs
100 g de beurre demi-sel
80 g de poudre d'amandes
50 g de farine
150 g de sucre glace
1/2 à 1 c.s. de matcha

Préchauffer le four à 180 °C et y mettre les moules à muffins.
Faire fondre le beurre, réserver.
Dans un saladier, mélanger la poudre d'amandes, la farine, le sucre glace et le matcha.
Ajouter les blancs d'oeufs et fouetter jusqu'à ce que le mélange soit bien homogène.
Verser le beurre en filet et continuer de mélanger.
Verser dans les moules jusqu'aux 2/3 et enfourner 20 minutes à 180 °C.

Par rapport à la version de Patoumi, j'ai doublé et arrondi les quantités, et surtout : j'ai considérablement diminué la quantité de beurre (trop effrayante pour moi) et de matcha (pour éviter le goût d'épinard).

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Sur ce, je vais retourner m'asseoir sur mon petit volcan.

mercredi 16 janvier 2008

La galette d'une collectionneuse compulsive



Ca a commencé par les timbres. Quand j'étais petite, ma maman m'a légué sa collection de timbres chinois (qui était répartie entre un gros album à moitié rempli et une boîte à chaussures), et sans trop me poser de questions, je l'ai poursuivie. A ma manière : j'avais une approche très personnelle de la philatélie, car je recherchais non pas les timbres de (grande) valeur, mais juste de beaux timbres. J'achetais systématiquement les timbres de collection en plusieurs exemplaires (dont un pour moi), et je m'arrangeais pour qu'une personne complice (Crevette, L., ou P....) m'envoie son courrier avec les timbres que je lui fournissais. Quel cirque, quand j'y repense.
Mais ce n'est pas tout. J'ai aussi collectionné les images Panini (les Bisounours, Mon Petit Poney, Lady Oscar, Cat's Eyes, Jem et les hologrammes... non, je n'ai pas honte), les tickets de métro (jaunes, à l'époque), que je m'amusais à plier en petits bateaux, les pièces de monnaie étrangères, que j'entreposais dans un coffre-fort Picsou, dont j'ai encore le code (à ce propos, en 2002, je me suis beaucoup amusée à dénicher les pièces des différents pays de l'Euroland), les tickets de cinéma, que je conservais précieusement (par ailleurs, je consignais avec soin, dans un carnet du KHM offert par Crevette, les films que je voyais), les séries de figurines des Kinder surprise, les emballages de friandises et les jolis sacs plastiques (de musées surtout) rapportées de l'étranger, les petits carnets et les cahiers, les fèves (avec une préférence très marquée pour les santons et les fèves blanches toutes simples comme celles qu'on trouvait il y a vingt ans ; d'ailleurs, la galette des rois m'intéressait surtout pour la fève), les cartes postales culturelles (expos, pièces de théâtre, festivals, etc... les plus réussies étant celles du Forum des images, du Festival international du film de la Rochelle, ou de la MC 93 Bobigny ; la saison 1996-97 de l'Athénée est très bien aussi ; pour finir, dans la catégorie flyer, rien n'égale ceux de la Guinguette Pirate ancienne version)...

Selon toute vraisemblance, je suis atteinte de collectionnite aiguë.

Encore aujourd'hui, je ne sais pas résister devant un carnet qui me plaît (la collection, dont une partie est visible ici, ne cesse de grandir...), et je ne peux pas m'empêcher d'empiler sur mes étagères des magazines new-yorkais pour le simple plaisir d'avoir les couvertures.
Mais, ce qui me fait penser que j'ai progressé, c'est que je ne panique plus en voyant ma collection de fèves diminuer un peu chaque année depuis que je fais mes galettes des rois...



La semaine dernière, j'ai laissé filer deux billets de Gracianne, deux billets de Grand Chef, et beaucoup d'autres encore.
La semaine dernière, en me voyant plusieurs jours de suite manger des gâteaux non faits maison, mes copines de bibliothèque, K. et D., m'ont demandé si je n'étais pas... malade.
En fait, j'étais juste en pleine préparation psychologique pour affronter... la pâte feuilletée (la vraie, parce que la version express et facile, j'ai essayé, c'est bidon...).

Mon choix s'est porté sur la pâte feuilletée inversée, et pour me guider : Audrey (de Mets aventures). Je n'ai pas pris de photo durant la préparation, mais vous trouverez les petits schémas explicatifs que j'ai faits pour faciliter la compréhension et l'enchaînement des instructions, et qui m'ont été fort utiles.


Pâte feuilletée inversée de Pierre Hermé

Pour l'étape 1 (le beurre manié) :
80 g de farine T45
80 g de farine T55
380 g de beurre à température ambiante

Pour l'étape 2 (la détrempe) :
150 ml d'eau
1/2 c.c. de vinaigre blanc
2 c.c. de sel
180 g de farine T45
180 g de farine T55
110 g de beurre fondu puis refroidi

Préparer l'étape 1 (le beurre manié) :
Mélanger les farines et le beurre dans un saladier, jusqu'à ce que la pâte forme une boule.
Abaisser la pâte en un disque de 1 cm d'épaisseur (initialement 2 cm d'épaisseur, mais après passage au frigo, c'est quasi impossible à étaler - ça nécessite une force herculéenne -, alors je pense qu'on peut l'abaisser directement sur 1 cm d'épaisseur, sauf contre-indication majeure).
Filmer et réserver au frais au moins 2 heures.

Préparer l'étape 2 (la détrempe) :
Mélanger l'eau, le vinaigre et le sel dans un bol.
Dans un saladier, mélanger les farines et le beurre, puis verser l'eau petit à petit.
Abaisser la détrempe en un carré de 2 cm d'épaisseur.
Filmer et réserver au frais au moins 2 heures.

Au bout des 2 heures, sortir l'étape 1 et 2 du frigo.
Poser une feuille de papier sulfurisé sur le plan de travail, et le fariner légèrement.
Poser la détrempe au centre du disque (1) , et rabattre les bords comme suit (2-4) :


Abaisser ce carré, d'abord en tapotant au poing, puis en étalant en rectangle trois fois plus long que large au rouleau (1). Rabattre le quart inférieur vers le centre de la pâte (2). Faire de même avec le quart supérieur (3) pour que les bouts soient bord à bord. A la jointure, plier la pâte en deux en son milieu (4). C'est ce qu'on appelle un double tour (ou tour en portefeuille). Aplatir légèrement avec la main, filmer et réserver au frais pendant 1 heure au moins.


Au bout d'une heure (ou plus), poser la pâte sur le papier sulfurisé, pliure à gauche (pour se souvenir : penser à un livre), et faire de nouveau un double tour, puis au frigo pour 1 heure :


Au bout d'une heure (ou plus), poser la pâte sur le papier sulfurisé, pliure à gauche (1), abaisser en un rectangle trois fois plus long que large (2), rabattre le tiers inférieur (3), puis le tiers supérieur sur le tiers central (4) : il s'agit cette fois d'un tour simple. Filmer et réserver au frais entre 30 minutes et 2 heures.


Et, au terme d'un combat musclé, on obtient ça :



Cette quantité de pâte feuilletée m'a permis de confectionner d'abord une grande galette ; puis avec les chutes, j'ai pu refaire une deuxième galette ; et les chutes de cette dernière ont encore donné 3 mini-galettes. Après tout cela, il restait encore des chutes, mais j'ignorais si les chutes de chutes de chutes étaient encore utilisables (il semblerait que oui)...
Pour résumer, cela a donné :
- 2 grandes galettes (4 disques de 26 cm de diamètre environ),
- 3 mini-galettes (6 disques de 10 cm environ)

Pour les galettes, j'aurais pu varier un peu la garniture, mais la frangipane (ou crème d'amandes) classique étant ce que je préfère dans la galette, ç'aurait été quand même bête...

Galette des rois



pour 8 personnes

2 disques de pâte feuilletée (maison, si vous avez le courage. Ca vaut le coup)

Pour la crème d'amandes :
125 g de poudre d'amandes
85 g de beurre mou
85-90 g de sucre blond de canne
2 oeufs (en garder un peu pour la dorure)
1 c.c. d'arôme d'amande amère
2 c.c. de rhum (facultatif)
1 c.s. de crème fraîche

Pour la décoration et le folklore :
un peu d'oeuf (de la frangipane)
1 c.s. de lait
1 fève
1 couronne

Préparer la crème d'amandes (idéalement la veille) :
Dans un saladier, mélanger le beurre, la poudre d'amandes, et le sucre.
Ajouter les oeufs battus (en réserver un peu pour la dorure), l'arôme, le rhum et la crème fraîche. Bien mélanger et réserver au frais pendant une nuit (si la crème est bien figée, elle tiendra mieux au moment où l'on posera le disque de pâte feuilletée dessus et cela évitera les fuites).

Etaler un disque de pâte feuilletée sur un plat (ou une plaque) recouvert de papier sulfurisé.
Répartir la crème d'amandes sur la pâte feuilletée en laissant une marge de 1,5 cm.
Poser la fève (près du bord et en l'orientant comme un rayon du cercle)
Humidifier le bord avec un peu d'eau.
Recouvrir avec le deuxième disque de pâte feuilletée et souder le bord en appuyant bien avec le pouce.
Dorer la galette avec le mélange oeuf-lait, jusqu'à 0,5 cm du bord.
Mettre au frais pendant 30 minutes.
Préchauffer le four à 200 °C.
Dorer à nouveau la galette, et avec un couteau, dessiner des motifs (losanges, rosaces, feuilles, etc) et faire une petite fente au milieu de la galette.
Enfourner 20 minutes à 200 °C, puis 20 minutes à 180 °C. La galette doit être dorée.



Je n'aurai qu'une chose à dire : comment une telle quantité de beurre peut produire un résultat aussi aérien ?



P.S. : Si certains parmi vous sont en possession de flyers de la Guinguette pirate et sur le point de les jeter, par pitié faites-moi signe : je serai ravie de vous en débarrasser...

P.S.2 : Je suis très peu présente ces temps-ci (je parcours les blogs en vitesse sur Bloglines), et cela ne risque pas de s'arranger. Eh oui, c'est la vie.

vendredi 9 novembre 2007

De la dame verte aux chinois, en passant par Anthony Burgess et les deux Stanley



"Je veux voir la dame verte !"
C'est ce que la petite Nini m'a réclamé la dernière fois que nous nous sommes vues. Je ne me suis pas fait prier : j'ai mis le DVD et nous avons regardé, pour la énième fois, la "dame verte", et puis aussi "Mérinos", Good Morning, et bien sûr Singing in the rain. Devant le numéro de claquettes de Moses supposes, j'ai laissé échapper un "Ah ! c'est vraiment trop classe !", et Nini d'acquiescer : "Ah ouais ! c'est vraiment trop classe !"
Ca fait trois ans (Nini en a six) qu'on regarde et re-regarde inlassablement les mêmes scènes, bien qu'on les connaisse par coeur. J'adore ce film et partager ces moments avec elle est un vrai bonheur. Quand le film démarre, elle vient se blottir contre moi ou s'installer sur mes genoux : je sais alors qu'elle est bien.

Seulement, un soir, en zappant devant la télé, je suis tombée sur Orange mécanique, que je n'avais pas vu depuis au moins dix ans. Et j'ai redécouvert qu'Alex, le personnage principal, chantait Singing in the rain à plusieurs moments du film. HORREUR. Ca m'a dégoûtée, l'agression, la voix d'Alex, la grimace de l'écrivain... Les images m'ont hantée un certain temps (trop longtemps...) : quand j'entendais à nouveau la chanson, elle m'évoquait non plus Chantons sous la pluie, mais Orange mécanique. Rien que pour cette raison, je HAIS Stanley Kubrick. Je le hais, même s'il a fait Barry Lyndon. Je lui en veux à mort de m'avoir pourri cette chanson. Sauf que... il est déjà mort, en fait. Si mes souvenirs sont bons.

Et puis, j'ai eu un doute : et si je détestais la mauvaise personne ? Si ça se trouve, Kubrick n'y est pour rien, il n'a fait que reprendre cet élément dans le livre d'Anthony Burgess, hein...? Il fallait vérifier : autant déverser mon fiel sur la bonne personne.

Je n'ai pas ce livre, mais l'avantage, quand on passe ses journées à la BN, c'est que tous les ouvrages possibles et imaginables sont à portée de main. En l'occurrence, il me suffisait juste de me lever et d'aller chercher le livre dans les rayons, à quelques mètres de ma place puisque, ça tombait bien, j'étais dans la bonne salle ce jour-là.
Je me suis plongée dans le livre, à la recherche de la moindre trace de Singing in the rain. Et je n'ai rien trouvé : c'était donc bien une invention de Kubrick (je viens de me rendre compte que je me suis embêtée pour pas grand chose, qu'il suffisait d'aller sur Wikipédia pour avoir la réponse). En revanche, en parcourant le livre, j'ai découvert une langue qui m'a intriguée, fascinée. Au premier abord, cela paraissait incompréhensible, tous ces mots étranges, cet argot complètement inventé par Burgess. Puis j'ai commencé à comprendre un mot (viddy = see, du latin vidi ?), et prise au jeu, j'ai essayé de deviner la signification des autres mots que je rencontrais, les uns après les autres (itty = go ; malenky = little ; mesto = place ; litso = face ; veck = man, etc...). Cela m'a occupée deux bonnes heures, je crois. Evidemment, si j'avais été russophone, l'affaire aurait été bouclée en dix minutes. Mais l'exercice m'a amusée, j'ai ressenti le plaisir du linguiste qui découvre une langue inconnue et tente de la décoder (par contre, je n'ai pas réussi à comprendre la signification de l'expression "orange mécanique", malgré les explications de l'auteur lui-même - à ma décharge, c'était en anglais).
Au passage, j'ai fait une autre découverte : en fait, ce livre est drôle. D'une drôlerie assez réjouissante, alors que le film met mal à l'aise tellement il est glauque (et ne donne pas envie de lire le livre). Cela ne fait que confirmer ce que j'ai toujours pensé : les oeuvres littéraires sont infiniment supérieures à leur(s) adaptation(s) cinématographique(s).
Bref, tout est donc de la faute de Kubrick. CQFD. Je le déteste (même s'il est mort).

Pour en revenir à des choses plus terre à terre et plus intéressantes pour nos estomacs, j'ai fait pas mal de soupes la semaine dernière : butternut, brocoli, et même - horreur ! - une soupe "à tout". Je raffole des soupes, qu'elles soient à un légume, à deux légumes, ou à plein de légumes. Parce que les légumes, j'ai un peu de mal à les cuisiner, et c'est incontestablement en soupe que je les préfère. Quant aux soupes "à tout", je les affectionne pour ce goût indéfinissable qu'on obtient précisément par le mélange de plein de légumes et pas autrement. D'ailleurs, la soupe "à tout" est de couleur orange, oui, c'est comme ça.
Voilà, je voulais réhabiliter cette malheureuse soupe, pas vide-frigo, qui ne méritait pas une telle descente. J'espère simplement que cela ne me décrédibilise pas aux yeux d'une cuisinière et fin gourmet que j'admire beaucoup.

Je procède presque toujours de la même façon pour mes soupes aux légumes :

Je fais revenir l'oignon dans un peu d'huile.
J'ajoute les légumes coupés en petits morceaux, je couvre d'eau, j'ajoute la tablette de bouillon.
Je porte le tout à ébullition, puis je laisse cuire à feu doux jusqu'à ce que les légumes soient tendres (une vingtaine de minutes environ).
Je retire un peu de bouillon, je mixe.
J'ajoute alors lait concentré/fromage/crème, sel, poivre, herbes et je re-mixe un coup.

Pour la soupe "à tout", il faut :



550 g de courge muscade
10 carottes
1 blanc de poireau
2 tiges de céleri
3 pommes de terre
1 oignon
75 ml de lait concentré non sucré (= une petite boîte)
1 tablette de bouilllon de légumes (bio)
huile 4 graines
sel, poivre
un peu de ciboulette

Par définition, la soupe "à tout" est ouverte, tout légume est donc bienvenu...

Verdict : triple miam, mais pas sûre que les Mafalda apprécient.

Et pour le velouté de brocoli (la recette est plus ou moins celle de ce livre) :



1 brocoli
2 petites carottes
2 pommes de terre
1 oignon
1 tablette de bouillon de légumes (bio)
1 grosse c.s. de fromage frais
huile 4 graines
sel, poivre

Verdict : double miam ssi on aime le brocolis.

Une soupe donc, et un petit quelque chose pour l'accompagner, cela ma va parfaitement pour un repas disons raisonnable. Une tartine, un morceau de cake salé, ou comme cette fois-ci un chinois aux lardons et à l'emmental, qui a accompagné mes soupes tout au long de la semaine (et même des oeufs sur le plat, c'était simple mais divin...).



1 pâte à brioche (faite à la MAP, programme pâte seule, avec juste 1 c.c. de sucre, et sans sucre vanillé, mais évidemment, si vous avez votre propre recette, c'est aussi bien)
100 g de lardons
100 g d'emmental râpé
1 échalote hachée (facultatif)

Pendant la levée de la pâte à brioche, faire griller les lardons dans une petite poêle, avec l'échalote hachée. Egoutter sur du papier absorbant.
Quand la pâte est prête, préchauffer le four à 180 °C, sortir la pâte de la MAP, l'étaler en rectangle sur un plan de travail fariné (environ 30 x 40 cm).
Répartir l'emmental et les lardons sur la surface de la pâte en laissant une marge de 1-2 cm sur les bords.
Rouler la pâte, puis la couper en huit tranches.
Les disposer dans un moule à manqué beurré (ou en silicone).
Enfourner 30 minutes à 180 °C.
Déguster tiède (passer l'escargot 30 secondes au micro-ondes pour lui redonner du moelleux).


Enfin, comme il me restait de la crème mousseline de mon fraisier, j'en ai fait une crème d'amandes pour l'utiliser dans un chinois aux amandes et pépites de chocolat :



1 pâte à brioche
de la crème d'amandes (cette recette convient très bien, pour le reste aussi)
100 g de pépites de chocolat

La marche à suivre est la même que pour le chinois salé.
Curieusement, ce chinois est meilleur froid : chaud, il est trop écoeurant.

mardi 30 octobre 2007

La métamorphose, avec une crème au chocolat, du coulis de poivron et des tuiles aux amandes



Il y a un an, je ne savais pas faire les macarons, et j'ignorais l'existence de la culinosphère.
Il y a sept mois, je tenais encore l'avocat en horreur.
Il y a six mois, je n'avais encore jamais fait de muffins.
Il y a cinq mois, j'allais au marché pour la première fois, et ma réputation de plouc se répandait comme une traînée de poudre dans la blogosphère.
Il y a quatre mois, je n'avais pas encore trouvé ma recette idéale de clafoutis.
Il y a trois mois, je ne connaissais pas le goût de la figue.
Il y a trois semaines, je ne concevais pas qu'on puisse associer le chocolat à autre chose que la poire, la banane, la framboise, ou à la limite l'orange.
Il y a trois jours, je ne m'imaginais pas capable de confectionner un fraisier (ni un quelconque autre gâteau un tant soit peu sophistiqué).

En plus de me permettre de raconter ma vie en long, en large et en travers, je m'aperçois que ce blog a une vraie utilité, enfin... je parle pour moi. Depuis que je blogue, j'apprends un tas de choses, je m'ouvre à des saveurs nouvelles, je vais de découvertes en découvertes, je deviens moins psychorigide (même pour les cheesecakes, mais c'est limite)....
Bref, je deviens (un peu) moins bête. Et c'est déjà ça (mais vous ne me ferez toujours pas manger de la noix de coco, sous quelque forme que ce soit).

A présent, je suis même capable de commander des desserts bizarres au restaurant. Comme ce verre de chocolat crémeux, légère saveur café, confit de poivron et framboises, que j'ai préféré à un chaud et froid moelleux au chocolat, glace vanille et caramel au beurre salé (que je connaissais déjà, en fait... ). Et ça m'a plu !

Ce que j'ai bidouillé chez moi deux semaines plus tard n'a pas (du tout) la même apparence (j'ai d'ailleurs frôlé le ratage), mais c'est tout aussi bon (je le dis sans modestie aucune). L'alliance chocolat-poivron marche étonnamment bien.

Crème au chocolat, coulis de poivron & tuiles aux amandes



Pour 6 pots de crème au chocolat (inspirée du Pot noir Sonia Rykiel de Christophe Felder) :
175 g de chocolat noir
25 cl de lait
25 cl de crème liquide
65 g de sucre semoule
4 jaunes d'oeufs

Pour le coulis de poivron :
1 poivron rouge
1 c.s. d'huile d'olive
1 c.c. de sucre
1/2 c.c. de piment d'Espelette
une pincée de poivre

Pour une trentaine de tuiles aux amandes concassées (recette de La Sieste, plus ou moins) :
2 blancs d'oeufs
65 g de sucre semoule
15 g de farine
25 g de beurre fondu
125 g d'amandes mondées et concassées


Commencer par les tuiles :
Mélanger la farine et le sucre dans un petit saladier.
Ajouter le beurre fondu et les blancs d'oeufs, et mélanger.
Incorporer les amandes concassées.
Couvrir et mettre au frais pendant 2h au moins.

Pendant ce temps, préparer le coulis de poivron :
Peler le poivron (avec un Zyliss), l'épépiner et le couper en petits morceaux.
Faire revenir dans l'huile d'olive pendant quelques minutes.
Couvrir d'eau et laisser cuire jusqu'à ce que l'eau soit évaporée et que les morceaux de poivron soient tendres.
Ajouter le sucre, le poivre et le piment d'Espelette.
Verser dans un verre à mixeur et mixer.
Répartir le coulis dans des verrines, et réserver.

Ensuite, préparer la crème au chocolat :
Faire fondre le chocolat (normalement, il faut juste le hacher, mais je n'aime pas du tout parce que ça en met partout).
Faire bouillir le lait et la crème.
Mélanger les jaunes avec le sucre semoule jusqu'à l'obtention d'un mélange onctueux.
Verser les jaunes dans le mélange lait-crème et faire cuire à feu doux sans faire bouillir.
Verser cette crème sur le chocolat en trois fois, en mélangeant constamment afin d'obtenir une émulsion. Mixer la crème avec un mixeur plongeant afin de la lisser.
Verser la crème dans les verrines, sur le coulis de poivron (en fait, le coulis de poivron a permis de remplir 4 verrines seulement, contre 6 pour la crème au chocolat).
Laisser refroidir un peu, et laisser prendre au frais pendant plusieurs heures (je les ai laissées une nuit).

Finir la confection des tuiles :
Préchauffer le four à 200 °C.
Déposer des tas de pâte, en les espaçant, sur une plaque recouverte de papier sulfurisé, et les aplatir avec le dos d'une cuillère.
Enfourner 12 minutes à 200 °C.
Lorsque les bords sont bien dorés, sortir la plaque du four et laisser les tuiles refroidir.

Il ne reste plus qu'à servir les pots de crème avec les tuiles aux amandes.

******

J'allais oublier : j'ai également appris que le poivron rouge devenait orange une fois mixé. Moi qui pensais naïvement que ce serait rouge...

mardi 16 octobre 2007

I have a dream




Il y a dix jours, une conseillère ANPE me demandait ce que je VOULAIS faire dans la vie - et non pas ce que je POUVAIS faire (sic). Je lui ai répondu que je n'en savais rien, ce qui l'a plongée dans la consternation la plus totale.
En fait, j'aurais pu lui donner des réponses.
Mais... m'aurait-elle prise au sérieux si je lui avais dit que je rêve d'être illustratrice d'albums pour enfants (alors que je ne sais pas dessiner - je sais copier mais ce n'est pas tout à fait la même chose...), faire de la reliure ou ouvrir un salon de thé ? Avec des réponses aussi farfelues, elle aurait pensé que je me moque d'elle et cela n'aurait fait qu'accentuer son aggressivité à mon égard.

Pourtant, je rêve souvent d'un salon de thé...
L'endroit ne serait pas très grand, mais on s'y sentirait bien, presque comme chez soi. Sur les murs, il y aurait des affiches d'expositions d'art et de films, de vieilles couvertures de magazines, des photos N&B, et quelques guirlandes lumineuses. Les gens piocheraient de la lecture dans la bibliothèque, sur laquelle trônerait une antique machine à écrire. Et puis, dans un coin, il y aurait une balance d'épicier. Et çà et là, des bibelots rapportés de Chine. On ne serait pas intimidé par le décor.
Les gens s'installeraient dans de confortables fauteuils pour déguster des fondants au chocolat ou aux haricots rouges, des clafoutis, des cheesecakes au citron, des crumbles et des tartes aux fruits de saison, des cakes, des muffins, et pourquoi pas des macarons ? Pour se désaltérer, il y aurait un large choix de thés, du chocolat chaud épais et onctueux, du café, des jus de fruits frais, ainsi que du Punsch l'hiver, et du thé glacé l'été.
Ceux qui souhaiteraient y déjeuner auraient le choix entre plusieurs soupes de légumes, simples mais savoureuses, accompagnées soit de tartines, soit de cakes salés. Parce que ça resterait un salon de thé avant tout.

Je rêve de régaler les gens à la manière de Jenna...

Mais... quand je rêve à voix haute, on s'empresse de me ramener à la dure réalité, celle de la gestion d'un commerce, des contraintes, des sacrifices que cela implique, etc. Car, si je sais faire des gâteaux, je ne connais en revanche rien à la "vraie" vie, évidemment...

Fin du rêve.

Je me console en écoutant de nouveau (un an et demi après, mais toujours avec la chair de poule) José González...

Muffins poire amande streusel
pour 7 muffins

Pour les muffins :
100 g de farine
50 g de poudre d'amandes
55-60 g de sucre blond de canne
1/2 sachet de levure chimique
1 pincée de sel
10 cl de crème de soja (type Biosoy) (ou 50 g de beurre, si vous êtes butter-addict)
8 c.s. de lait (de vache, mais pourquoi pas du lait végétal ?)
1 oeuf
1 poire (j'ai pris une williams), épluchée et coupée en petits dés

Pour le streusel :
50 g de farine
50 g de cassonade
30 g de beurre fondu

Préchauffer le four à 200 °C.
Préparer le streusel : mélanger farine et cassonade dans un bol et incorporer le beurre fondu en filet tout en mélangeant avec une fourchette pour obtenir des grumeaux. Réserver.
Dans un bol, mélanger les ingrédients liquides : crème de soja, lait et oeuf battu.
Dans un saladier, mélanger les ingrédients secs : farine, poudre d'amandes, sucre, levure, et sel.
Y ajouter les morceaux de poire, les enrober avec le mélange sec.
Incorporer la préparation liquide, mélanger grossièrement et verser dans les moules à muffins jusqu'aux 2/3.
Recouvrir de streusel et enfourner 18-20 min à 200 °C.



Remarque : l'utilisation de la crème de soja permet non pas d'obtenir des muffins "santé", parce qu'il y a quand même le streusel... mais juste de limiter la quantité de beurre (personnellement, j'en ai suffisamment dans les cuisses)...

lundi 6 août 2007

Les tartelettes aux mirabelles de belle-maman




A celles et/ou ceux qui se demandent quel est mon domaine d'étude, je peux donner un tout petit exemple à travers l'intitulé de ce billet. Juste une entrée en matière.
A celles et/ou ceux que ça n'intéresse pas du tout, passez directement à la recette.

En lisant "tartelettes aux mirabelles de belle-maman", vous croyez peut-être que je vais livrer la recette de tartelettes de belle-maman, mais non, pas forcément.
Hors contexte, ce groupe nominal est ambigu et peut s'interpréter de deux façons :
a) soit belle-maman a fait les tartelettes, ou c'est sa recette ("belle-maman" se rattache à "tartelettes"),
b) soit belle-maman n'a fait que fournir les mirabelles ("belle-maman" se rattache à "mirabelles").

Les structures syntaxiques sont totalement différentes (d'ailleurs, la prosodie n'est pas la même non plus) :

Interprétation a :


Interprétation b :

(cliquez sur les images pour les agrandir)

Entre parenthèses, je passe mon temps à étudier et à dessiner ce genre de figures qu'on appelle des "arbres". Mais des bien pires, vous pouvez me croire.

Alors, c'est bien beau tout ça, mais à quoi ça sert ?

Je vous laisse choisir la réponse qui vous plaît le mieux (qui ne concerne évidemment pas cet unique exemple, mais tout le domaine des sciences du langage : syntaxe, morphologie, lexicologie, phonologie, sémantique, etc) :

- Réponse standard : à faire avancer la science et la connaissance.
- Réponse de l'angoissé qui se sent obligé de prouver la légitimité de ce qu'il fait : à développer et améliorer les logiciels de traitement de la langue (correcteurs grammaticaux, traducteurs automatiques, résumés automatiques, moteurs de recherche "intelligents", reconnaissance et synthèse vocales, etc).
- Réponse de celui qui se sent agressé par une telle question : à rien.

Pour en revenir à ce qui nous intéresse, c'est l'interprétation b qui est la bonne ici : les mirabelles viennent du jardin de belle-maman (et beau-papa) en Lorraine, mais les tartelettes sont de mon fait.

Au départ, il s'agissait de tartelettes "nues", c'est-à-dire qu'il n'y avait que les mirabelles recouvertes d'un voile de sucre.



J'ai trouvé que le tout était un peu sec, alors j'ai ajouté une couche de frangipane entre la pâte et les mirabelles, ce qui améliore grandement le résultat, même si les mirabelles deviennent anecdotiques (ce n'est pas bien grave si on adore la frangipane).

Tartelettes amandine aux mirabelles


pour 4 tartelettes

une trentaine de mirabelles (250 g ? 300 g ?), idéalement 30 (ce qui fait 15 moitiés de mirabelles pour chaque tartelette)

Pour la pâte sucrée (recette de Patoumi ici)
125 g de farine T80 (je ne la retrouvais plus alors j'ai mis de la T65)
15 g de poudre d'amandes
75 g de beurre froid en morceaux (j'ai mis 50 g beurre salé, 25 g beurre doux)
40 g de sucre
1/2 oeuf

Pour la frangipane
50 g de beurre mou
50 g de sucre blond de canne
60 g de poudre d'amandes
1 oeuf
1/3 c.c. d'arôme d'amande amère (comme pour le 1/2 oeuf, débrouillez-vous)

Je laisse Patoumi vous expliquer la confection de la pâte :
"mélanger la farine et la poudre d'amandes puis ajouter le beurre et malaxer du bout des doigts pour obtenir un mélange sableux assez homogène.
Faire un puits.
Mélanger le demi oeuf et le sucre dans un petit bol, mélanger à la fourchette et verser la mixture dans le puits. Amalgamer pour former une boule de pâte. L'entourer de papier film et la laisser au moins deux heures au réfrigérateur.
Au bout de ce temps, foncer les moules et faire cuire la pâte à blanc une dizaine de minutes dans un four préchauffé à 180° (les bords doivent être à peine dorés)."

Pendant que les fonds de tartelette cuisent, préparer la frangipane :
Dans un bol, mélanger le beurre mou, le sucre et la poudre d'amandes.
Incorporer l'oeuf battu, mélanger.
Ajouter l'arôme d'amande amère, mélanger.

Une fois que les fonds de tartelette sont cuits, les garnir de frangipane et recouvrir avec les mirabelles coupées en deux et dénoyautées (15 moitiés par tartelette c'est bien, mais vous aurez remarqué sur la photo que je n'en ai mis que 12, ce qui était insuffisant, c'est pourquoi je dis 15 a posteriori).
Enfourner 30 minutes environ à 180 °C.


L'environnement dans lequel ces mirabelles ont vu le jour

L'honnêteté culinaire m'oblige à vous dire quand même que mon poulet a préféré les tartelettes "nues" parce qu'on sent mieux les mirabelles. Mais moi, je préfère la frangipane aux mirabelles cuites.