Cette poésie écrite en 2008 illustre les bois que j'aime aussi noisetiers et fougères au jardin sont une évocation de ces endroits, le temps d'un regard, le temps infini d'une rime ...
Alors que le jardin tend à disparaître en cette fin d'automne, ne reste plus que le simple spectacle des branches semblant toutefois se fondre, de loin, aux couleurs de la terre, malgré quelques persistants, quelques précoces hellébores en floraison ...
Restent alors les souvenirs, les beaux jardins des amis, les photographies, les poésies comme celle-ci ...
La fontaine
Sur le banc de l'école, lassé des litanies,
Je suivais les oiseaux, rêvant de mon vallon,
Présent à l'appel de la nature, le jeudi
Était le rendez vous des nymphes chaque saison.
Là où le bois joint le ciel se trouve une fontaine,
Mystérieuse sous l'épais couvert des coudriers,
Au fond de laquelle se reflètent un vieux chêne,
La chaîne d'or d'un prince, dit-on et son épée.
Las de tant de courses, j'admirais le soleil
Finissant la sienne, éclairant le fronton,
Fondant la crinière de ce lion sans pareil,
Cette tête en fonte ressemblait alors à Triton.
Capillaires si légères, belles fougères doradilles,
Comme autant de gracieux cheveux et de sourcils!
La pierre est aussi douce que la peau de ma mie,
La mousse tarit le bruit, l'amour en fait son lit...
Souvenir de moiteur, de parfums capiteux,
Quand narcisses des poètes et jacinthes fleurissaient ...
L'été, le flot, impétueux ou langoureux,
Confiait ses secrets à qui savaient les garder.
L'automne, les jours de brume, tout devenait magique,
Mais les feuilles, voile de volupté, se détachaient.
Sous le givre, la fontaine devenait gothique,
Telle une boule de cristal, l'avenir je lisais.
Appuyé sur son sein, naissait l'inspiration,
Les dieux m'enseignaient lettres, arts et géométrie.
Aux maîtres, j'ai toujours tu cette éducation,
Prés de toi, j'ai puisé trésors, forces de la vie.
Adiante