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segunda-feira, 12 de maio de 2008

Sartre está vivo!

" Nós só seremos honestos,caso não nos resignemos ", escreveu Sartre antes de morrer. O genial escritor de " A Náusea" e o grande filósofo da " Crítica da Razão Dialéctica", tem ainda inéditos parte substancial dos seus escritos da última fase da vida , relativa aos "anos da brasa / 70´s". J-Pierre Barou em artigo hoje publicado no Libé, implora à sua filha adoptiva a urgência em tornar públicas tais mensagens. de grande fulgor politico; e onde ressaltam as maravilhosas contradições do Sarte -filósofo e do escritor panfletário.

Urge acabar de publicar tudo. JP. Barou condena os processos de intenção e de falcatrua históricos que tentam destruir o impacto moral da obra de Sartre. Invoca o pouco entusiasmo que as comemorações do primeiro centenário do seu nascimento provocaram em 2006.Há ainda demasiadas sombras e falsas legendas sobre os últimos anos de vida do filósofo-militante, que Foucault e Deleuze celebraram entusiasticamente sempre como modelo de vida e de escrita.

A última fase da vida de Sartre– onde ele se assumia por anarquista- ainda está mal elucidada e compreendida. As polémicas relações com Benny Lévy, o seu secretário, normalien e filósofo, criador da Gauche Proletarienne, antecessora das brigadas vermelhas germano e italianas, tardam em ser monitorizadas, de modo a acabar com os processos de culpa infundados e ardilosos.

Barou fala do livro de Lévy, que morreu há três anos em Jerusalém, " Pouvoir e Liberté ", espécie de cura psicanalítica da tentação anarco-guerrilheira, onde se provam as cristalinas relações entre o mestre e o seu fiel discípulo. E aconselha a depositária do " baú" Sartre, a sua herdeira Arlette Elkaím-Sartre, de publicar, quanto antes, o Situations-XI, com os textos políticos do jornal " La Cause du Peuple", para que a verdade seja reposta sem ambiguidades.

Le matin, en effet, Sartre travaille sur Flaubert ; mais l’après-midi, il est à Billancourt ; un mois plus tard, on le retrouve à Lens en procureur d’un tribunal populaire qui démontre que si seize mineurs sont morts, c’est parce que les porions [agent de maîtrise ayant la responsabilité d’un chantier d’exploitation du sous-sol, ndlr] ont fait passer le rendement avant les règles de sécurité. «En France, aujourd’hui, on peut tuer impunément», écrira de son côté Simone de Beauvoir. Mais écoutez-le, lui : «Mes recherches sur Flaubert et les mouvements sociaux se confondent.» La personne de Flaubert «se perd dans l’enfance, les méthodes d’éducation, le rapport parents-enfants, l’enseignement». Nous partons tous de cette «liberté aliénée». Que faire ? Comme ces travailleurs qui séquestrent leurs patrons : se servir de notre «liberté souveraine» pour combattre la perpétuité de la perte de soi.

Ce que Sartre nous a légué de plus précieux, c’est une morale. Elle se ressource dans ces années maos, à Lens, à Billancourt, à la Goutte-d’Or. Elle se précise dans son dialogue avec Benny Lévy, devenu son secrétaire, en 1973, quand il perd la vue. Leurs méditations nous valent, à trois semaines de sa mort, cette déclaration capitale de Sartre : «La philosophie de l’histoire n’est pas la même s’il y a une histoire juive ou s’il n’y en a pas. Or il y a une histoire juive, c’est évident.» Il y aurait donc une histoire parallèle et le peuple juif l’incarne particulièrement.

Hannah Arendt pressentait dès 1963 que «dans l’économie de l’avenir vouée à l’automation, les hommes seront tentés d’exterminer tous ceux dont l’intelligence ne dépasse pas un certain niveau». Nous y sommes, avec ces gens dont on abrutit, par les nouvelles formes d’automation, l’informatique aidant, l’intelligence et la conscience. Ce «Toi» n’a jamais été autant menacé et Sartre jamais aussi nécessaire quand il appelle à une révolution ; mais sans la terreur car cette unité ne saurait être décapitée.

Comme il manque ce «Situations XI» qui regrouperait les textes des dix dernières années, et notamment ceux de la Cause du peuple. Ses réflexions sur la justice populaire - les victimes de l’amiante pourraient s’en saisir. Son adresse aux jeunes taulards : «Nous ne sommes des honnêtes gens que parce que nous nous sommes résignés !» Son interpellation du système politique : «Le gouvernement est constitué de telle manière que les individus qui le composent agissent comme des truands.» Son appel à «juger la police». Alors, Arlette Elkaïm-Sartre, vous son exécutrice testamentaire, autorisez enfin leur publication ! Rendez Sartre à Sartre, à la totalité dont il se réclamait, à deux ans de sa mort : «Il y a une unité intellectuelle dans ma vie, depuis le départ, la Nausée, jusqu’au traité moral, à la fin.»

FAR